« Permettez que notre pays jouisse !» Ce cri lancé par l’une des percutantes voix de la musique béninoise, Nel Oliver dans son célèbre tube «Démocratie» est à reprendre par ces temps qui tanguent au Bénin, où des loups vêtus de peau d’agneau sont entrés dans la bergerie.
Le pays est agité par des vagues de marches de protestation dirigées par l’opposition politique et des contre-marches de soutien au chef de l’Etat Boni Yayi suscitées par ses sbires. Et paradoxalement, tous, ils se font défenseurs de la «Démocratie» chèrement acquise. Il y a donc matière à craindre un cynisme masqué de pyromanes politiques à la recherche de scènes pour exhiber leurs talents ravageurs. Et avant qu’ils ne transforment la terre à Guézo, Béhanzin, Kaaba, Bio-Guera… -ces vénérables et vénérés historiques héros nationaux-, en poudrière, d’une seule voix, le peuple épris de paix et de fraternité est appelé à leur crier «Permettez que notre pays jouisse !» dans «Démocratie», le tube classique de Nel Oliver.
«Mécréants, repentez-vous !»
«Le Bénin…» professe, l’artiste qui dit avoir eu une révélation divine en songe «ne se brisera jamais». Mais comme cela se révèle dans les saintes écritures, il y a des forces du mal, les ennemis du progrès. A ceux-ci, Nel Oliver envoie un message fort. «Mécréants, repentez-vous!». L’ambiance surchauffée qu’enveniment au jour le jour, des ténors, inconditionnels défenseurs d’intérêts égoïstes de particuliers contre celui du peuple, inquiète. Pendant que le peuple réclame du pain, plus de justice, une amélioration de niveau de vie, opposition et mouvance politiques sont à couteaux tirés. Gonflant leurs muscles et bombant leur torse comme des catcheurs. Et Dieu seul sait que le Bénin n’a pas une fédération de catch. Il y a lieu de se demander pour qui sont ces serpents vénéneux qui sifflent sur le toit du paisible Bénin ? Ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest a déjà renoncé à recourir à la violence pour résoudre ses problèmes. Il en veut pour preuve son historique Conférence des forces vives de la nation qui a fait école dans la région. Le gouvernement, principal responsable de cette impasse suicidaire, au lieu de rassurer, s’entête à diaboliser les hommes d’en face qui, osons le dire ne sont pas des anges, mais réclament des actes qui garantissent la sauvegarde de la Démocratie.
Soutenir la Démocratie!
Dans son texte, l’artiste, rappelle aux Béninois qu’ils ont fait le choix réfléchi de la Démocratie comme système de gouvernance. Avec cette paradoxale accointance qu’ont les camps opposés à savoir «s’ériger en défenseur de la Démocratie», il faut rappeler l’une des définitions cultes et justes données à ce concept. Cette clarification sémantique tenue du président américain Abraham Lincoln stipule que la Démocratie est «le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple». C’est donc clair que tout est pour le peuple. Cette clarification faite, revenons à Nel Oliver qui appelle, les Africains en général, les Béninois en particulier à «travailler pour le rayonnement de leur continent, leur nation». Et poursuit-il, «Démocratie, nous Africains, Béninois, t’avons choisie pour le développement du continent, du pays». Important est-il donc, que les marcheurs inconditionnels qu’on débarque par les bus et autres moyens roulants pour des miettes, actionnent leurs matières grises afin de savoir quoi soutenir. Un régime qui banalise les élections, baromètre universellement reconnu de la Démocratie, ou des voix appelant objectivement à prendre des mesures pour la tenue de ses élections par lesquelles le peuple sanctionne ou félicite ? L’enfer dit-on est pavé de bonnes intentions. Que l’on crie à tout vent son désir à respecter les principes démocratiques n’est pas le plus important. Ce qu’il y a lieu de faire, c’est de poser des actes rassurants qui rassurent
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