Bénin : la Cour constitutionnelle valide le plan secret de Yayi

Parti à Paris pour compatir à la douleur du peuple français meurtri après une série d’attentats, Yayi n’a pu retenir les larmes.  Aux bords de la Seine, le Chef de l’Etat extériorise curieusement un nouvel état d’âme. La veille, avant de quitter Cotonou,  il était presque aux anges, requinqué par la décision Dcc 15- 001 de la Cour constitutionnelle qui le sauve de l’impasse électorale et lui permet de dérouler librement son plan pour le reste de son mandat  et l’après 2016.

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Ouf ! Yayi pourra respirer enfin. Après plus d’un an d’impasse électorale faite d’intrigues politiciennes autour de l’apurement de la liste électorale, de querelles inutiles de politicards, la Cour constitutionnelle vient de dénouer la situation par sa dernière décision. Une bonne fin de récréation pour une classe politique qui a fait tout le temps le dilatoire et qui n’a pu hélas s’entendre pour trouver les solutions idoines à la sortie de cette crise pré-électorale.  La décision de la Cour au fait a eu la particulière efficacité de vider d’un seul trait tous les points qui faisaient objet de litige. Désormais, Yayi pourra dormir en paix et brandir aux hommes politiques de l’opposition cette décision de la Cour qui, à vrai dire, est un sauvetage in extremis pour lui.  Il pourra à merveille surfer sur le caractère non révocable des décisions de cette institution. Que cette décision le prive de l’une de ses prérogatives importantes de convocation du corps électoral, Yayi ne devrait pas trop regretter. Ce qu’il gagne à travers cette décision est plus important que ce qu’il a perdu. En effet, cette décision lui a permis de combler trois grandes attentes. Selon des sources infiltrées dans le sérail présidentiel,  il travaillait depuis longtemps sur trois grands chantiers : l’opposition à toute liste ad’hoc, le recours à la Lépi de 2011 et l’organisation des législatives avant les communales. Depuis le début de cette crise pré-électorale, le discours présidentiel a constamment  réfuté toutes les initiatives tendant à adopter une liste ad’hoc en attendant que la Lépi version 2015 soit prête. Les nombreuses propositions des forces démocratiques réunies au sein de la plate -forme au sujet d’une liste ad’hoc n’ont jamais trouvé grâce à ses yeux. Plusieurs confidences font même état de ce que Yayi a fui tout le temps le dialogue politique pour éviter que cette proposition puisse être brandie et mise en application.  La Cour a respecté ses ambitions.

Le plan secret en marche

Par cette requête du sieur Polycarpe Tognon dont la vraie identité reste à prouver, la Cour Holo a grossièrement confirmé ce que d’aucuns appellent le plan secret de Yayi pour garder son hégémonie sur le pouvoir d’Etat même après 2016. Il s’agit dans un premier temps de tout faire pour que ce soit la Lépi de 2011 qui puisse servir à toutes les prochaines élections. C’est que Yayi a la certitude que seule la Lépi de 2011 peut lui permettre de faire son affaire. C’est la Lépi qui a permis de faire le K.O en 2011. De sa correction, Yayi n’en a jamais voulu réellement. Ce n’est que sur la pression de l’Union fait la nation(Un) et de quelques forces politiques de l’opposition, que Yayi a fini par accepter qu’une mission de l’Oif vienne vérifier la Lépi. Mais une fois une loi votée dans ce sens et la commission  installée,  l’objectif est de les empêcher de travailler réellement en utilisant certains de ses membres pour créer la confusion. C’est le rôle joué tout le temps par le député Chabi Sika et parfois même le président Sacca Lafia. Tout le monde dénonçait la confusion au Cos-Lépi mais en vérité, les vrais tireurs de la ficelle se trouvent à la Marina. La confusion avait pour but de ralentir les travaux du Cos-Lépi appuyé par le Centre national de traitement(Cnt). Kassim Chabi y est chargé de surveiller la liste. A cet effet, il gère la protection de ce fichier électorale étant le seul à avoir le code d’accès.  Une fois la confusion installée, les délais constitutionnels épuisés, on finira par faire recours à l’ancienne Lépi pour  organiser les élections. Et c’est exactement  ce que vient de faire cette Cour. Le deuxième chantier c’est l’organisation des législatives avant les communales. Depuis des mois, leurs affidés des Fcbe en ont même fait leur chorus, affirmant à merveille que les législatives sont des élections constitutionnelles qu’on ne saurait ajourner comme les communales. Sous cette volonté, se cache un grand manège : contrôler la prochaine assemblée nationale et faire passer des projets de lois dangereux pour la démocratie. Avec cela, Yayi pourra contrôler mieux le jeu politique et faire gagner facilement son dauphin en 2016 pourquoi pas lui-même ?.

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