Candide Azannaï : «Le rôle de la Haac n’est pas de gérer des fonds »

« La presse est engagement, il n’y a pas de presse neutre, il n’y a pas d’information neutre. L’opinion étant subjective, l’opinion ne peut pas être indépendante. Le journalisme aujourd’hui tire ses informations à 90% de la politique et les informations politiques sont traitées par la prise de position qu’on a. 

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Dire aux journalistes de prendre toutes mesures à garantir le caractère pluraliste, c’est déjà bon. L’indépendance vis-à-vis des partis politiques et autres, on ne peut jamais vérifier cela. Je propose alors sa suppression à l’article 13 nouveau. La Haac est super-patron et il veut aussi gérer des fonds et son rôle, ce n’est pas de gérer des fonds. Il y aurait des brimades extraordinaires. Les journalistes risquent, au lieu qu’on retarde leur indépendance, ils seront esclaves des patrons de la Haac. Vous voyez tout ce qui se passe aujourd’hui avec cette Haac, je pense que c’est bien de créer un fonds, mais ce fonds ne peut pas être présidé par un représentant de la Haac. Il faut que le gouvernement continue de nommer des gens à la tête des fonds, même si tout récemment, on n’a vu au niveau des fonds où on n’a nommé des gars car il faut aller dans les décrets et parler des profils parce que, dernièrement on n’a mis quelqu’un qui n’a pas du tout le profil de gestionnaire, on l’a mis à la tête d’un fonds pour embêter des gens dans une commune donnée politiquement. Il faut aussi dire que certains gestionnaires de fonds doivent s’abstenir de faire de la politique. Et si on nomme un gestionnaire de fonds de la Haac, qui commence par faire des bêtises, des soutiens de remerciements, il va nuire à la Haac. Ma proposition est la suivante, la Haac, on supprime « présidé par le représentant de la Haac » et « le gestionnaire est nommé directement par l’Exécutif ou il est nommé en assemblée générale des membres du comité à leur première réunion. En tout état de cause, il ne peut être le représentant de la Haac.» Par rapport à la sécurité du journaliste et de son matériel de travail, en dehors des espaces et des objectifs fixés, il ne saurait lui être refusé le droit de publier des évènements, de commenter des évènements à caractères publics. Il y a un problème au niveau de la sécurité. Je suggèrerais que dans les décrets d’application, qu’on puisse bien expliquer ce passage parce que le droit à la sécurité appartient à tous les citoyens. On remarque parfois que des journalistes sont tabassés, le matériel est saisi, certains sont obligés de fuir, des interpellations et tout ça. Il y a des journalistes que j’ai reçus et qui ont dit qu’ils ont sérieusement peur de leur vie au Bénin ici. Je suggère que ce passage soit mis en exergue. Si je suis pour la liberté, je suis contre la corruption et les manipulations liées au matériel. Un journaliste, avant d’être nommé attaché de presse, doit faire la déclaration de ses biens ».

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