Conférence nationale: le 25ème anniversaire oublié du gouvernement et de l’opposition

19 février 1990 – 19 février 2015. Cela fait exactement 25 ans jour pour jour ce jeudi 19 février 2015 que le  Bénin a tenu à l’hôtel Plm Alédjo, son historique conférence nationale des forces vives. La date de ce jour marque en effet le 25ème anniversaire du démarrage de cet évènement de grande portée qui a duré jusqu’au 28 février et a marqué l’entrée du Bénin dans le renouveau démocratique.

Tout le pays devrait donc, en ce jour jubilé, célébré un évènement non seulement historique mais ayant consacré la liberté gagnée sous ses multiples formes dont entre autres la liberté d’expression, la liberté d’association, le multipartisme… Mais hélas ! Ce qui peut être considéré comme les noces d’argent de la démocratie béninoise est apparemment passé sous silence. Le gouvernement du président Boni Yayi n’a officiellement rien organisé à cet effet. Pas de journée de réflexion, pas de  discours officiel… rien de la part du gouvernement et de son chef qui ont battu les records des marches pour des raisons les plus stupides et les plus banales. Si le pouvoir a préféré dédaigner le 25ème anniversaire de l’évènement à qui il doit son existence, les forces politiques de l’opposition n’offrent rien ,elles, non plus.

Si loin, si près

A 25 ans d’intervalle, les évènements qui ont conduit à l’organisation de la conférence nationale ne devraient pas être oubliés. Marquée par une autocratie dirigée par un régime militaro-marxiste avec à sa tête le Général Mathieu Kérékou, la période ayant précédé la conférence nationale des forces vives reste une période amère pour les travailleurs et pour toutes les couches sociales. Les salaires impayés et la précarité ambiante ont amené les populations à bout de souffle à descendre dans les rues, bravant les armes pour exiger la fin du système en place.  Cette conférence alors dirigée par Mgr Isidore de Souza a été préparée par un comité préparatoire coordonné par Me Robert Dossou de qui on retient la célèbre phrase, « Monsieur le président vos invités sont là», prononcée à l’ouverture à l’endroit du Général Mathieu Kérékou qui a eu la sagesse de se soumettre aux décisions prises lors de cette conférence. « Ce n’est pas du défaitisme,  ce n’est pas  de la capitulation, c’est une question de responsabilité nationale » a déclaré le Général Kérékou proclamant la souveraineté et le caractère exécutoire de la conférence. Ce qui justifie l’autre célèbre formule du professeur Albert Tévoèdjrè, rapporteur général, au terme des assises: « Nous avons vaincu la fatalité ».

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