Rencontre Yayi-Zem hier au Palais:Drôle de présentation de vœux en fin février

Drôle de cérémonie de présentation de vœux hier au Palais de la présidence de la république. Il s’agit de la cérémonie de présentation de vœux des conducteurs taxi moto, communément appelés « Zem » au président de la République, Boni Yayi. Vêtus du maillot jaune par lequel on les identifie, ces zems ont fait le plein de la salle du peuple de la Marina. C’est du moins ce qu’ont révélé les images diffusées par la télévision nationale (Ortb) dans le 20 h de ce mercredi 18 février 2015.

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Ces tenues jaunes étaient marquées par le cauris vert, logo des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe), famille politique du chef de l’Etat.

Ce qui aura sans doute marqué les esprits, c’est le message de Boni Yayi à ses invités du jour. Notamment son discours sur la révision de la Constitution. Tout porte à croire que cette cérémonie dite de présentation de vœux, qui intervient en fin février pratiquement, a été organisée pour permettre à Boni Yayi de prêcher davantage sur son projet de révision de la Constitution. Le président de la république en a encore parlé. Il a joué un disque rayé qu’on avait déjà écouté lors des précédentes campagnes pro-révisions. Il a longtemps épilogué sur la nécessité de réviser la Constitution en vue de la création de la Cour des comptes. L’inexistence de cette institution ferait perdre plusieurs milliards de fonds au Bénin. Boni Yayi est revenu sur l’exemple du Danemark qui aurait mis fin à ces soutiens financiers au Bénin à cause de l’inexistence d’une Cour des comptes.

Boni Yayi et sa mouvance ont résolument relancé leur campagne pour la révision de la loi fondamentale béninoise.   Pourtant, chacune des questions soulevées par le Chef de l’Etat Yayi et ses affidés de révisionnistes pour justifier la révision peuvent trouver des solutions sans qu’on ne touche à la loi fondamentale. Certaines solutions existent d’ailleurs dans l’arsenal juridique béninois actuel. Par exemple, l’imprescriptibilité des crimes économiques est bel et bien gravée dans la loi anti-corruption. Quant à la question de la Cour des comptes, l’une des solutions est de fournir plus de moyens (financiers, matériels et humains) à l’actuelle chambre des comptes de la Cour suprême. Si le régime Yayi tient à créer la Cour des comptes, elle peut le faire par la prise d’une loi. Et ce, quitte à ce qu’un régime plus rassurant, dans un contexte politique moins tendu et à travers une véritable démarche consensuelle vienne remettre sur la table le projet de réforme de la loi fondamentale. 

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