L’Iniref dénonce l’esclavage linguistique et appelle à un changement de politique

Samedi 21 février dernier, l’Institut international de recherche et de formation (Iniref) a dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la langue maternelle, tenu un point de presse au cours duquel il a dénoncé l’esclavage linguistique et appelé à l’instruction dans les langues nationales.

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Au Bénin et comme sur tout le continent africain la question de la promotion des langues maternelles reste une moindre préoccupation pour les dirigeants. Dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la langue maternelle célébrée le 21 février de chaque année,  l’Institut international de recherche et de formation (Iniref) a tenu samedi dernier à son siège à Cotonou, un point de presse pour évoquer le drame qui se joue sur les langues maternelles en Afrique et au Bénin en particulier. Le constat selon le premier vice-président et porte-parole de l’Iniref, M. Jean  Kocou Zounon, est que « L’Afrique abrite le tiers des langues parlées sur la planète. Mais contrairement à tous les autres continents, presque aucune de ses langues n’est utilisée pour l’instruction, dans l’administration, la justice, la presse écrite. Ce sont toujours les langues du colonisateur qui sont utilisées dans tous ces domaines ». Et face à cette évidence, l’Iniref conclut que «Les  peuples africains vivent l’esclavage sur leur propre terre ». Toute chose qui indique que  les dirigeants du continent africains n’ont pas encore compris le bien-fondé de la promotion des langues naturelles décidée par l’Unesco en 1999 en instituant la journée internationale de  langue maternelle face à la disparition effrénée de ces parlers. Aux dires de M. Zounon qui déplore la honte et le paradoxe de s’exprimer dans la langue du colon pour commémorer la journée internationale de la langue maternelle, « les langues qui finissent par disparaître aujourd’hui sont  généralement celles dominées par celles des puissances économiques».

Des mesures à prendre

Depuis sa création en 1997 par M. Pascal Fantodji, selon M. Zounon, l’Iniref travaille à attirer l’attention des gouvernants sur « la nécessité et le droit pour chaque peuple de s’instruire à travers sa langue maternelle et de développer sa culture ». Pour l’Iniref a-t-il poursuivi, il est impératif de reconnaître que « chaque langue peut et doit être support de la science au dernier cri et être développée à travers tous les canaux, y compris l’Internet ». L’Iniref qui a déjà enregistré de nombreux écrits dans les langues nationales béninoises, propose entre autres, la création d’une faculté de médecine traditionnelle avec des enseignements dans les langues nationales.  Pour cela a indiqué, l’éminent professeur Basile Hounkpatin-Cakpo du département des sciences du langage et de la communication de l’Uac, « réapproprions-nous les richesses de nos cultures ainsi que l’ardent patriotisme de nos héros pour la renaissance véritable de l’Afrique ». 

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