Si rien n’est fait, vous ne verrez plus les Ozias Sounouvou, Prévert Noutehou et Renaud Acakpo présenter le journal de 20 heures sur la télévision nationale. Et pour cause, ces trois journalistes ont été exclus sur «ordre de la hiérarchie» du tableau de présentation du 20 heures.
Cette «sanction» n’est rien d’autre que la suite de l’affaire «Charlie Ortb». L’impertinence du journaliste Ozias Sounouvou. Présentant l’édition de la nuit du journal le 12 janvier dernier, Ozias Sounouvou a profité de l’élément sur la participation du président Boni Yayi à la marche pro-Charlie Hebdo à Paris pour appeler au retour de la pluralité des idées sur la télévision nationale. Il a plaidé pour le retour des débats contradictoires sur les grands sujets d’actualité sur le service public de l’audiovisuel. Cette «impertinence» de Sounouvou, qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, est une énième action que menait un collectif de journalistes de la grande maison pour que la télévision nationale cesse de n’être qu’un outil de propagande gouvernementale. Avant cela, ce collectif avait déjà adressé des pétitions aux responsables de l’Office. Après l’impertinence d’Ozias Sounouvou, ils ont adressé une lettre ouverte au ministre de la communication, Jean Gbeto Dansou, pour le même objet. Suite à ces actions, des sources internes à l’Ortb (Office de radiodiffusion et télévision du Bénin) ont annoncé une nouvelle grille de programme sur la télévision nationale. Un premier débat contradictoire a même été organisé sur la correction de la Lépi et l’organisation des Municipales et Législatives. Un deuxième débat a été programmé, mais il a été annulé au dernier moment. Puis rien, avant qu’on apprenne le week-end l’exclusion de Sounouvou, Noutéhou et Acakpo du tableau du 20 heures. En plus des pétitions, Sounouvou a fait son «impertinent» et accordé une interview à nos confrères d’Afrika 7 à ce propos. Quant à Prévert, il a ouvertement soutenu son collègue. Ces trois journalistes font partie des pétitionnaires qui ne veulent que faire leur travail. «Nous voulons bien faire notre travail », a réitéré l’un d’eux joint au téléphone hier. «La liberté de presse est menacée sur l’Ortb, a-t-il ajouté. Il faut que tout le monde se mobilise. Les associations professionnelles y compris.»
Professionnels des medias, partis, mouvements et associations politiques, organisations de la société civile c’est sans doute le moment de se mobiliser pour soutenir Ozias, Prévert et Renaud. Plus encore, c’est le moment de se mobiliser pour la fin du monolithisme médiatique sur la télévision nationale.