La menace sur la liberté d’expression toujours permanente au Bénin

On avait cru avoir fait l’essentiel en proclamant pendant quelques jours « nous sommes Ozias », en réplique à la formule consacrée à l’international, « nous sommes Charlie ». En soutien à Ozias pour son courage affiché sur le plateau de la télévision et pour la liberté de presse, plusieurs personnes ont désapprouvé l’ostracisme médiatique sur la chaîne de télévision publique. 

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Sur les réseaux sociaux et dans les émissions interactives, des voix se sont levées pour fustiger la manière dont l’Ortb était géré. Surpris par la spontanéité de cette réaction populaire, les prédateurs de la liberté d’expression donnent l’impression de reculer. Officiellement, aucune sanction n’a été prononcée contre le journaliste rebelle et ses collègues qui ont d’ailleurs écrit une lettre ouverte à leurs responsables. On annonce une nouvelle grille de programmes sur l’Ortb avec, cerise sur le gâteau ce fameux débat contradictoire sur le fichier électoral coincé entre un match et le journal télévisé. Pour la première fois depuis près de huit ans, des opposants ont pu venir s’exprimer sur la télévision nationale.  Mais ce mouvement spontané contre le bâillonnement de la presse publique  n’a été qu’un feu de paille. Quelques jours, tout s’est estompé. L’accalmie est revenue. Les prédateurs, ne sentant plus la pression, ont tout lâché.  La nouvelle grille de programmes n’est jamais été lancée depuis. Et plus grave, les journalistes révoltés ont été tous écartés de la présentation du journal de 20h. Depuis, ils n’ont pas reçu le soutien des organisations professionnelles. Leur mutisme encourage le gouvernement. Or, le combat pour la liberté d’expression doit être permanent. Il ne doit souffrir de rien car il est un baromètre important de la démocratie. C’est maintenant plus que jamais que les organisations professionnelles, celles des droits  de l’homme et tout le peuple doivent se lever pour réclamer l’arrêt de cette pagaille. Le combat n’avait fait que commencer, il doit continuer afin que Ozias et ses camarades ne connaissent le même sort que leurs prédécesseurs qui ont engagé de telles luttes par le passé.

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