Le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago, n’a pas encore dit son dernier mot à propos du dossier de la révision de la Constitution par le pouvoir en place. Accusé à tort, il a profité le week end dernier à Doutou, d’un meeting de déclaration de soutien à la liste Fdu pour faire des troublantes révélations sur ce dossier et réaffirmé sa position contre une révision opportuniste de la Constitution béninoise.
Profitant de l’occasion d’une déclaration de soutien de son colistier, Bessé Sossou Apollinaire en lice pour les élections législatives d’avril 2015, le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago, a livré une partie des intrigues qui justifient sa réserve vis-à-vis du fameux projet de révision de la Constitution ; clouant ainsi le bec à ses détracteurs proches du pouvoir en place. Ceux-là même qui, depuis quelques semaines, ont entamé de sorties médiatiques pour rappeler que Nago avait donné sa caution au controversé projet de réforme constitutionnelle remise au grand jour par Boni Yayi et sa famille politique. Abordant ce qu’il qualifie de cabale inutile de ses détracteurs politiques du fait que leur projet opportuniste de la révision de la Constitution, qui a été coulé en commission des lois à l'Assemblée nationale, Mathurin Nago déclare « le premier travail que je leur demande de faire et je suis prêt à les y aider, c'est de restaurer la confiance entre le peuple et eux, à travers les actes qu'il pose chaque jour, à travers leurs pratiques, à travers leurs comportements au quotidien. Ce n'est pas la parole qui restaure la confiance, c'est les actes. Et si cette confiance n'est pas restaurée, il leur serait difficile de pouvoir entreprendre quoi que ce soit comme réforme fondamentale. Parce qu'il y a ce qui est écrit, mais il y a surtout ce qui n'est pas écrit. Il y a les non-dits et surtout quand les non-dits sont révélés par les gens les plus proches, les plus intimes ou même des acteurs les plus proches, il est évident que nous ne pouvons-nous fier seulement à ce qui est écrit. Voilà la vérité. Et nous continuerons de nous battre pour qu'il n'y ait pas une révision opportuniste de la Constitution ». Il poursuit en fonçant davantage le clou et en menaçant : « nous aurons le temps de le dire, de le dire de vive voix sur les plateaux de télévision. Oui parce que nous n'avons pas l'habitude de fuir les débats. Nous n'avons pas l'habitude de changer d'avis, d'opinion. Nous ne disons jamais que nous n'avons pas été au courant».
Nago face à son chargé de mission à Houéyogbé
Daniel Houangbè Gboka, c’est le nom du chargé de mission du président Mathurin Nago à l’Assemblée nationale depuis la 5è législature. Le président Nago et son chargé de mission ne parlent plus le même langage depuis que la deuxième personnalité de l’Etat a tourné dos au pouvoir. Alors que son chargé de mission est resté dans les escarcelles du pouvoir en créant il y a quelques mois de cela, son propre mouvement politique « Ranac » pour soutenir les actions du chef de l’Etat. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le cofondateur du Ranac, Bessé Sossou Apollinaire, a fait volte-face en rejoignant la liste Fdu de Mathurin Nago pour les élections législatives d’avril 2015. Une liste qui reçoit également le soutien du maire de Lokossa Dakpè Sossou, qui lors de son message a livré aussi ses propos contre la révision de la Constitution « Je suis venu vous demander de ne pas lâcher le président Mathurin Nago. Si vous le lâchez, sachez que vous avez lâché le Mono. Si vous le lâchez-vous ouvrez la voie au piétinement de notre Constitution. Et ce sera l'installation de la dictature avec des gens qui s'éternisent au pouvoir pendant 50 ans, pendant 100 ans, comme nous le voyons autour de nous. C'est le risque que vous courez. En tout cas nous nous sommes prêts à Lokossa à faire le sacrifice nécessaire pour la victoire du président Nago ».
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