La décision de fermeture des carrières de sable prise unilatéralement par le gouvernement sera lourde de conséquences pour les Béninois ont indiqué les acteurs du Bâtiment et des Travaux Publics (Btp) qui montent au créneau pour dénoncer les incongruités que comportent cette décision.
Il y a péril en la demeure Bénin. C’est ce qui ressort des grognes des acteurs du Bâtiment et des Travaux Publics (Btp) après la décision de fermeture des carrières de sable prise unilatéralement par le gouvernement béninois. Comme un feu, peut-on dire, la décision prise par le gouvernement consume un secteur qui nourrit de nombreuses familles. La conséquence immédiate de cette décision est la flambée du prix du sable avec l’indisponibilité de cette précieuse matière dont les besoins ne cessent de monter dans les villes en chantier à l’instar de Cotonou, Abomey-Calavi et environs.
Les prix grimpent
Acteurs importants de la chaîne de distribution de sable, les conducteurs de camions informent de l’effectivité de la flambée des prix due à cette décision suicidaire. Autrefois compris entre la fourchette de30.000f à 45.000f Cfa, le prix du camion six roues a grimpé pour se retrouver 75.000f et 80.000f Cfa. Pareil avec les camions dix roues dont le prix est actuellement à plus de 120.000f Cfa alors qu’il n’était que de l’ordre de 55.000f ou 75.000f Cfa. Cette flambée du prix va de pair avec les interminables files d’attente des camions qui s’agglutinent dans la zone de Dèkoungbé, à la recherche du précieux sable.
Le drame de Dèkoungbé
Avec ses quelques petits sites de dragage de sable à une insignifiante capacité, Dèkoungbé, la zone où se ruent les conducteurs de camions, subit de plein fouet la conséquence de cette décision. Le drame qui se joue est la dégradation accélérée des pistes ou voies menant auxdits sites. Ceci du fait des incessants aller-et-retour des camions qui eux-aussi s’usent et tombent régulièrement en panne. Cette dégradation des voies à Dèkoungbé a d’ailleurs fait rougir les populations de Togbin qui le lundi 2 mars dernier ont purement et simplement bloqué la principale voie empruntée par les conducteurs de camions.
Eléphants blancs
Autre conséquence qui découle de cette fâcheuse situation engendrée par une décision mal pensée, c’est la multiplication des constructions non terminées. Ces constructions qui entrent dans le cercle des éléphants blancs, ne le sont pas du fait d’un manque de ressources Financières chez leurs propriétaires respectifs, mais à cause de l’indisponibilité du sable. A défaut de pouvoir fournir un rapport complet sur les préjudices que cela leur crée, les entrepreneurs du secteur des Btp rapporte qu’ils doivent faire face aux dépenses supplémentaires qu’occasionne le prolongement du délai contractuel pour la réalisation des chantiers à eux confiés. Les ouvriers désœuvrés délaissent ces chantiers avançant la pénurie de sable. Et les chefs chantiers crient à la banqueroute.
Retour à l’envoyeur
Ce qui échappe au gouvernement du président Boni Yayi qui aurait sûrement été floué par ses proches pour des raisons inavouées, c’est que la décision impacte également les recettes publiques. En dehors du manque à gagner et chômage technique pour les camionneurs du sable avec des risques de mouvements sociaux, il faut souligner « un manque à gagner pour l’Etat du point de vue fiscal, car si les exploitants ne vendent pas leur sable, ils ne peuvent pas payer des taxes aux mairies et à l’Etat ». Aussi faut-il ajouter, Chaque exploitant de sable fait vivre plusieurs personnes, de nombreuses familles. Le gouvernement en fermant le site commet un acte anti-social grave, envoyant comme pour Bénin Control S.a des centaines de jeunes et de pères de famille au chômage. Ceux-là viendront encore grossir les rangs de demandeurs d’emplois dont l’Etat ne dispose plus. Et quand, ils tomberont dans l’oisiveté, mère de tous les vices, bonjour l’insécurité et consorts. Alors une annulation de la décision de fermeture des carrières de sable s’impose. Et dit-on, seuls, les imbéciles ne changent pas d’avis.
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