Le scrutin présidentiel qui se poursuit ce dimanche au Nigéria devrait pouvoir donner Muhammadu Buhari gagnant contre le président en exercice Goodluck Jonathan si on s’en tient au manque de soutien des chefs d ‘Etat de la sous-région pour leur actuel homologue.
Même s’ils ne se sont pas tous prononcés en faveur de l’ancien général de l’armée nigériane Muhamadu Buhari, qui est au coude à coude avec le président sortant, des chefs d’Etats africains et notamment le président tchadien Idriss Deby Itno, ont eu des critiques à peine voilées contre le président Jonathan. Principalement à cause de la gestion peu orthodoxe du dossier Boko Haram. Goodluck Jonathan n’est pas allé au-delà des menaces verbales. Et par ce manque d’engagement dans le combat contre une secte qui s’est montrée particulièrement dévastatrice par ses rapts, ses attentats et autres actes criminels, le président Jonathan a perdu le précieux appui de ses pairs pendant la campagne.
Idriss Deby, le président tchadien a vertement critiqué l’absence de vision chez le président incapable d’ordonner à son armée un véritable engagement actif en coopération avec les soldats des pays limitrophes du Nigéria pour venir à bout de Boko Haram. Pour lui Goodluck Jonathan a favorisé la montée en puissance de Boko Haram. La critique frontale du président tchadien ajoutée aux silences expressifs des présidents béninois, nigériens et camerounais qui ne se sont pas affichés avec leur « ami » Goodluck, démontrent qu'ils veulent voir ce dernier perdre.
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Au Cameroun comme au Niger, parlementaires et hauts gradés de l’armée ont rejeté le président nigérian, critiquant comme le président Deby, sa passivité, son manque d’engagement contre Boko Haram. A ne pas oublier, le cas récent du Maroc. Le prince marocain a carrément refusé d’avoir des échanges téléphoniques avec le président Jonathan, estimant que ce n’était pas opportun pour éviter qu’il s’en serve pour séduire l’électorat musulman acquis à son challenger. Nonobstant, le manque de soutien de ses pairs, Goodluck peut avoir la chance de l’indulgence des Nigérians qui seraient animés d’une patience à voir de quoi il sera capable face Boko Haram s’il était réélu chef de l’Etat.
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