Elections législatives du 26 AVRIL: Abt et Nago tissent une assise nationale

Le scrutin du 26 avril s’annonce époustouflant et riche en enseignements. Aux termes de ces élections, certains hommes politiques, au regard de leurs envergures actuelles vont s’affirmer comme des leaders nationaux. C’est le cas d’Abdoulaye Bio Tchané et de Mathurin Nago.

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 «Bénin qu’as tu fais de ta démocratie ? ». Cette question a été posée tout récemment dans l’hebdomadaire Jeune Afrique.Il est vrai qu’au cours des neuf dernières années la démocratie béninoise, qui était l’une des vitrines de la démocratie en Afrique, a connu des difficultés qui ont pour noms : la non organisation des élections à bonne date, les diverses tensions constatées dans les processus électoraux, les fichiers électoraux mal ficelés, etc. A l’heure où le Nigéria voisin vient d’organiser une élection saluée de part le monde par sa qualité et sa transparence, la capacité de notre pays à organiser une élection crédible et transparente sera largement scrutée.

Le premier enseignement qui sera tiré de ce scrutin sera indéniablement lié à la qualité du processus électoral, à la mobilisation des électeurs et surtout à la transparence des opérations de vote.

 Les FCBE et l’objectif de 50 députés

Les objectifs de la famille politique du chef de l’Etat ont été clairement énoncés le 15 février 2015 lors du Congrès des Fcbe : Obtenir 50 députés et être en mesure de modifier la Constitution béninoise.

S’il est vrai qu’avec 50 députés il n’est pas possible de modifier la Constitution, car il faut une majorité qualifiée de 3/4 soit 63 députés pour passer par la voix référendaire et de 67 députés pour une adoption au niveau de l’assemblée, force est de constater qu’avec 50 députés le parti au pouvoir pense pouvoir facilement conquérir la majorité qualifiée qui lui permettra de réaliser la modification constitutionnelle qui est la clé de voûte de son projet législatif.

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Dans le contexte béninois caractérisé par de multiples transhumances politiques et la force de l’argent, ce projet pourrait être réalisable si les Fcbe obtiennent les 50 députés visés.

Et il faut reconnaître que la majorité au pouvoir y a mis les moyens : une pré-campagne présidentielle depuis un mois, ponctuée par de nombreuses descentes sur le terrain et d’innombrables poses de premières pierres, une vingtaine de ministres candidats/tête de liste et un nombre élevé de hauts fonctionnaires sur les listes fcbe et enfin un engagement personnel du Chef de l’Etat qui ne ménage pas sa peine pour faire élire ses partisans et atteindre son objectif.

Avec toute cette armada, il est évident que si les Fcbe n’atteignent pas leur objectif de 50 députés ce serait un échec. Cet échec sera considéré comme cuisant si le nombre de députés Fcbe est inférieur à la majorité absolue soit 42 députés.

2016 : les forces en présence.

Il s’agit probablement du plus grand enseignement qui sera tiré du scrutin du 26 avril 2016. Jusque -là ils étaient une vingtaine à vouloir concourir à la présidentielle de 2016 chacun tentant de démontrer qu’il était l’homme de la situation.

Chaque potentiel candidat s’appuie sur son sondage personnel selon lequel, bien évidemment, l’intéressé arriverait largement en tête des intentions de vote.

Dans ce contexte, l’organisation des élections législatives se présentait comme une aubaine pour mesurer les forces et les faiblesses de chacun des présidentiables.

De toute évidence, les candidats à la présidentielle qui ont été absents de la période de campagne du mois d’avril auront tout le mal du monde pour convaincre de leur potentiel électoral.

Ils pourront toujours nous parler de leurs soi-disant sondages d’opinion, mais le vrai sondage grandeur nature, est bien évidemment les élections législatives. Aucun autre sondage, aucune autre étude ne vaut l’onction directe du peuple. Ces candidats absents de la ligne de départ des législatives pourront toujours dire qu’ils ont soutenu des femmes et/ou des hommes sur différentes listes. Mais la réalité évidente restera que les populations, les électeurs, à moins d’un an de la présidentielle ne les auront pas identifiés clairement comme des leaders politiques.

A contrario, ils sont plusieurs à avoir décidé de se présenter devant le peuple ou de présenter une liste pour solliciter les suffrages de leurs concitoyens.

Au soir du 26 avril, le Fdu de Mathurin Coffi Nago ou l’Alliance Abt d’Abdoulaye Bio-Tchané prendront une grande envolée avec une base nationale pour la présidentielle de 2016. Chacun de ces deux leaders pourra alors analyser l’écart qui le sépare du seuil qui permettra d’atteindre le second tour de la présidentielle. Pour un présidentiable comme Abdoulaye Bio-Tchané, qui n’était pas candidat lui-même, mais qui a présenté une liste à son nom (Liste Abt) et qui a de ce fait mené une campagne nationale, le nombre de suffrages obtenus offrira une lecture claire de sa progression par rapport à 2011 et surtout de son potentiel réel pour 2016. Le score de l’Alliance Abt sera le socle sur lequel  Bio-Tchané pourra s’appuyer pour aborder la présidentielle de 2016.

Pour les autres présidentiables candidats aux législatives la lecture des résultats, des alliances auxquelles ils appartiennent, sera moins claire et l’extrapolation pour la présidentielle quasi-impossible.

Ils auront une base électorale, un fief local identifié mais peu de perspectives nationales. 

 

 

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