Un contentieux entre deux individus, tous deux consuls de deux pays différents au Bénin fait grand bruit depuis quelques jours. Karim da Silva, consul du Brésil au Bénin a porté plainte à la police judiciaire contre Abdallah Nehme, lui aussi consul, de la Sierra Léone au Bénin. Le premier accuse le second de « faux en écriture de banque, altération d’effet bancaire en utilisant des doublons de chèques de banque… ». Mais après les premières investigations faites par notre journal, on se rend bien compte que c’est le faussaire qui crie au faux.
Depuis quelques jours, une affaire fait le buzz dans le monde médiatique. Une affaire ordinaire de dispute autour de deux individus qui pourraient rester juste dans les bureaux de la police judiciaire ou dans les cabinets des juges mais qui se retrouve hélas sur la place publique. Ce sont quelques canards de la place qui ont lâché cette information il y a quelques jours, faisant passer le consul honoraire du Brésil ,Karim Urbain Da Silva pour une victime d’un acte de faux de son collègue consul honoraire de la Sierra Léone au Bénin Abdallah Nehme. Pourtant, les faits relatés sont vieux d’un an déjà. Le 03 mars 2014, Karim Urbain da Silva avait porté plainte contre Abdallah Nehme pour « faux en écriture de banque, altération d’effet bancaire en utilisant des doublons de chèques de banque… ». Le plaignant explique clairement que l’objectif est de ne pas payer la totalité des montants lui étant dus dans le cadre d’un bail de domaine qui a servi à l’installation d’un parc de véhicules nommé au nom de la société Aya Transport Sarl. Pour justifier sa plainte, il verse à celle-ci une lettre de Ecobank en date du 11 novembre 2013 avec deux photocopies à peine lisibles de deux chèques en réponse à une sommation interpellative en date du 05 septembre. Il soutient avoir vérifié auprès de la banque les numéros des chèques N° 1812349 du 30 juin 2003 et N° 12344 du 30 juillet 2003 que la société Aya affirme lui avoir délivrés. Qu’à cette suite, la banque répondra que ces deux chèques d’un montant de 40 millions n’ont jamais été payés dans les livres de cette société. Réaction normale de cette banque puisque, selon nos investigations, les numéros envoyés pour la vérification ont été traficotés. Ce sont des faux chiffres tripatouillés et il suffit de bien les regarder pour comprendre. Le premier chiffre est de 7 lettres alors que l’autre est de cinq.
Le pot aux roses
Mais ce n’est pas le plus ignoble. Grâce à son avocat, Abdallah Nehme procède à la vérification des numéros des 2 chèques querellés. Ce après quoi, il est constaté que les deux numéros de chèques dont Karim da Silva a produit photocopie ne correspondent à aucun chèque émis en son temps, par Abdallah Nehme. Ce dernier, à son tour, relève les vrais numéros relevés dans les pièces communiquées à son avocat et sollicite un huissier le 02 avril 2014 pour donner sommation interpellative d’Ecobank pour vérifier l’authenticité desdits chèques et savoir à qui ils ont été payés. Le 14 avril, Ecobank, en réponse à la sommation confirme l’existence de trois chèques acquittés par Karim Urbain da Silva et payés dans un compte numéro 03056310008 ouvert au nom de l’Hôtel du Golf lui appartenant. Dans cette réponse, Eco Bank confirme que : « les chèques N° 1812342 du 06 juin 2003 d’un montant de 25 millions, 1812343 du 30 juin 2003 d’un montant de 40 millions et 1812344 du 31 juillet 2003 d’un montant de 40 millions existent et ont bien été payés par Ecobank Bénin ». On comprend donc que l’accusation n’est pas fondée et que la plainte vise à tenir l’image de marque du consul Nehme. Ensuite, il paraît bien curieux que le plaignant, n’a constaté qu’il n’a pas été payé que 11 ans plus tard. On se demande bien comment a-t-il pu garder ce silence et ne pas réclamer sa créance depuis tout ce temps. Il y a vraiment anguille sous roche.
(à suivre)
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