Barthélémy Kassa n’est plus le ministre de l’énergie et de l’eau du Bénin. Le ministre du sous-sol a été emporté par le scandale qu’il convient d’appeler « affaire suspension aide des Pays-Bas ». La nouvelle de sa démission est tombée très tard dans la nuit d’hier.
C’est le Secrétaire général du Gouvernement, Alassani Tigri qui l’a annoncé sur la télévision nationale (Ortb). Selon le communiqué du Sgg, le ministre a présenté sa démission au président de la République qui l’a acceptée. M. Tigri explique que Kassa a posé cet acte parce qu’il est conscient de sa responsabilité politique et morale dans ce dossier. Etant donné que la Direction de l’eau où a éclaté le scandale est sous la tutelle du ministère de l’Energie et de l’Eau. Les enquêtes en cours viendront situer les responsabilités pénales. Il faut rappeler que ce scandale a éclaté il y a tout juste une semaine. Elle concerne le détournement de 2,6 milliards destinés au Programme Pluriannuel Eau et Assainissement (PpeaII).
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Mise en place pour «assurer la disponibilité de l’eau potable aux populations, la maîtrise des risques liés à la gestion de l’eau (inondation, pollution des eaux souterraines, etc.) et contribuer à la promotion de l’hygiène et de l’assainissement de base», le programme est financé par le Royaume des Pays-Bas. Après avoir découvert le pot aux roses, ce partenaire technique et financier a décidé de suspendre l’exécution du programme, mais surtout sa coopération directe avec le gouvernement béninois. Et le gouvernement néerlandais pourrait revenir sur sa décision si les autorités béninoises réagissent de façon idoine à ce cas patent de supposées mal gouvernance et de prévarication au sommet de l’Etat. Au Bénin, plusieurs voix autorisées se sont élevées pour exiger la démission de tous les ministres et autres cadres impliqués dans la gestion du programme. Ces voix sont celles de l’ancien ministre Victor Topanou, du professeur Joseph Djogbénou, fraîchement élu député, du président de l’Ong Alcrer Martin Assogba et du syndicaliste et activiste Jacques Ayadji. Le ministre Kassa est la première personnalité à perdre son poste. Et d’autres têtes vont certainement tomber dans les jours à venir.