Cameroun : l’Onu choquée par l’emprisonnement de l’avocate Lydienne Yen Eyoum

Les Nations unies ne sont pas sur la même longueur d’onde que le Cameroun. Pour cause l’affaire Annette Lydienne Yen Eyoum, du nom de l’avocate franco-camerounaise condamnée à une peine 25 ans en septembre 2014 pour détention et détournement de denier public. Une peine que la Cour suprême du Cameroun a confirmée mardi.

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Ce même jour, les Nations unies ont réagi par rapport à l’emprisonnement de l’avocate qui depuis janvier 2010 est détenue à la prison de Kondengui. Pour les Nations-Unies, Lydienne Yen Eyoum est victime d’une « détention arbitraire ».

L’anicroche

Le reproche des Nations unies est fondé sur la règlementation internationale relative à la détention. Il ressort qu’à l’examen du dossier de l’avocate Yen Eyoum, le Groupe de travail sur la détention arbitraire a, au terme de sa 72ème session jugé que son arrestation et la privation de sa liberté ne sont pas conformes aux normes et donc « arbitraires ». Le groupe de travail sur la détention arbitraire a notamment relevé que la notification des motifs de l’arrestation de l’avocate franco-camerounaise n’a pas été faite et qu’en plus, sa détention provisoire a largement dépassé les délais légaux. Ce qui irrite davantage les Nations unies, c’est l’attitude des autorités camerounaises. Interpellé sur le 18 février 2015 sur ce dossier, selon le groupe de travail, l’Etat camerounais n’a pas daigné s’expliquer jusqu’à présent. Ce silence des autorités camerounaises est d’ailleurs la raison qui a poussé la défense de l’avocate à saisir des instances internationales sur cette affaire. Au Cameroun a expliqué un des avocats de l’avocate Yen Eyoum, c’est « un mur » qu’ils ont en face.

Le Cameroun épinglé

Dans ce dossier, l’Etat camerounais risque gros. Si on s’en tient à l’avis du groupe de travail sur la détention arbitraire, l’Etat camerounais se retrouve dans l’obligation de réparer des dommages causés à Lydienne Yen Eyoum.  Le Cameroun, indique le document, doit prendre des mesures idoines pour procéder à une « réparation intégrale » des préjudices « matériel et moral » causés à l’avocate franco-camerounaise. Mais reste à savoir si les dirigeants camerounais s’exécuteront puisque par le passé le pays n’a pas respecté les décisions de justice internationale dans le cas similaire de Thierry Michel Atangana.

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