Condamnation de Bolloré : désormais une réalité au Burkina-Faso

Le groupe français Bolloré règne en maître sur plusieurs ports en Afrique. Pourtant cela ne l’empêche guère de s’adonner parfois à des pratiques peu orthodoxes. Au Burkina- Faso une de ces pratiques l’a amené à une condamnation.

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C’est le magazine panafricain « Grogne d’Afrique » qui l’a relayé. Sale temps pour Bolloré au pays des hommes intègres. Selon le magazine panafricain « Grogne d’Afrique », le groupe français Bolloré a été condamné par la justice burkinabè. En effet, au mois d’avril 2015, la justice du Burkina- Faso a condamné en appel la société Sagatrans, filiale de Bolloré, à 7,2 milliards de FCFA, après que le Tribunal de Ouagadougou l’a condamnée en première instance à verser 2,6 milliards F CFA, pour avoir failli dans le transport d’une turbine jusqu’à Ouagadougou pour le compte de la Sopam.

Sagatrans, a donc vu sa facture tripler en appel. Il s’agissait d’acheminer jusqu’à la Centrale de Komsilga d’une capacité de 80 Mw un moteur de 370 tonnes de Saint-Nazaire (France) à Ouagadougou. Le retard accusé dans le transport confié à Sagatrans, filiale du groupe Bolloré et leader dans son domaine d’activités contre la bagatelle de un milliard F CFA, (entièrement payé aussitôt le contrat signé), n’a pas été accomplie selon les clauses du contrat dans lequel était expressément spécifiée la mission : « transporter et décharger le groupe à Komsilga sur massif ». Une fois, le moteur arrivé à Abidjan courant janvier 2010, le convoyage vers le site de Komsilga va mettre du temps sans que le transitaire ne puisse donner de raison convaincante.

Peu convaincu par l’attitude des responsables de Sagatrans, Sopam-Energie ira jusqu’à ester le transporteur en justice pour « non-respect des clauses du contrat. » « Je me suis trouvé dans l’obligation d’attaquer Sagatrans au tribunal pour me faire justice. Ce, d’autant plus que je suis enclin à penser que ce retard n’est autre qu’une coalition de certains intérêts pour me détruire», explique M. Sogli, Pdg de Sopam-Energie. La multiplication par trois de la sanction en première instance, prononcée par la Cour d’Appel de Ouagadougou, dans le contexte politique et judiciaire de la transition politique en cours au Burkina-Faso, semble démontrer que le groupe Bolloré n’est plus invulnérable. D’ailleurs, en octobre 2013, le tribunal de Nanterre l’avait aussi condamné à verser 2,1 millions d’euros au groupe français Necotrans dans le litige concernant la concession du port de Conakry, en Guinée, alors que ce dernier qui avait investi 30 millions d’euros dans le port réclamait 100 millions d’euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice subi après que sa filiale Getma a été écartée, en 2011, de la concession du port guinéen, au profit de Bolloré. C’est la preuve que malgré ses accointances « trop poussées » avec les milieux judiciaires africains, Bolloré peut bien perdre des procès en Afrique. Cet exemple fort intéressant pourrait bien inspirer ses rivaux qu’il piétine dans maints pays comme le Bénin

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