Des couacs d’une élection banalisée au Bénin

Maintes fois reportées, les élections locales et communales ont eu lieu hier dimanche 28 juin 2015 avec de nombreux couacs qui révèlent la banalisation de ces scrutins cruciaux  pour la gestion efficace des ressources  à la base.

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Ouf ! Après un peu plus de deux années d’attente, elles ont eu lieu hier dimanche 28 juin 2015, les élections locales, municipales et communales. Mais le ouf poussé n’aura pas été celui d’un soulagement satisfaisant. Le dédain infligé au processus  de la décentralisation au Bénin a eu raison du scrutin de ce dimanche qui a été marqué par de nombreux couacs avec en point de  mire l’abstention. Les agents postés dans les bureaux de vote ont chômé avec les populations qui ne sont pas du tout sorties pour accomplir le devoir citoyen. Des informations glanées dans les centres de vote sillonnés au Sud du pays où la pluie a aggravé la situation, il sera difficile de tabler sur un taux de participation au-delà des 30%.  Cela s’illustre dans les centres de votes à Cotonou, la plus importante ville du Bénin. Au poste de vote 1 du centre de vote de Vidomègon dans le 13ème arrondissement, moins de 100 personnes ont voté sur 414 inscrits à moins de deux heures de la clôture. Pareil au niveau du poste 2 où à peine 100 votes ont été enregistrés. Du 13ème au 12ème arrondissement les populations ont brillé par leur absence dans les bureaux de vote. Sur 479 inscrits au poste1 du centre de vote de l’Epp Etoile du matin à Aïbatin, environ 150 votants ont été de passage à 1h30min de la fin. Plus criarde au Ceg Houeyiho dans le même arrondissement, le poste de vote 4 qui a ouvert à 7H00 n’a enregistré que 110 votants à 16H02min, à moins d’une heure de la fermeture. De Cotonou à Abomey-Calavi, Allada, dans l’Atlantique la situation est identique. Dans les  départements du Zou, des Collines, le  Mono, le Couffo, et dans l’Ouémé -Plateau, l’abstention a été remarquable.

En dehors de l’abstention

Bien que majeur, l’abstention n’est pas le seul couac qui témoigne de la légèreté dans l’organisation du scrutin. Dans plusieurs centres, les logos de partis régulièrement engagés dans le scrutin, ont paradoxalement disparu du spécimen devant servir pour le vote.  A Akpro-missrété dans l’Ouémé et à Sakété dans le plateau, l’absence de logo Fcbe sur des spécimens a été signalée. A Bohicon, précisément à l’Epp de Kpassagon, c’est le logo de l’alliance Soleil sur le spécimen qui a été relevé.  Par endroit, la pluie qui dictait  sa  loi n’a pas épargné des matériels électoraux. Aussi ont été notés, le manque de registre de vote par procuration et des isoloirs de  fortune.

 Une importante élection banalisée

 L’abstention et les nombreux couacs qui ont  entaché le scrutin est, selon de nombreux observateurs et politologues, symptomatique de la banalisation des élections locales et communales et locales au Bénin. « Il y a une décivilisation électorale  qui se passe » a constaté le journaliste et politologue Expédit Ologou  qui estime que « les élections locales sont cocufiées ».  Le bâtonnier Jacques Migan a pour sa part, regretté l’«absence de programme de développement et de chronogramme » chez les candidats. Parmi les abstentionnistes certains ont expliqué qu’ils ne connaissent pas les candidats pour qui ils devraient voter. Ce manque d’intérêt  pour ces scrutins reportés à une période pluvieuse, selon des explications données par le juriste est aussi cautionné par la loi électorale qui laisse aux partis la latitude de ne pas présenter de candidats dans toutes les circonscriptions contrairement aux exigences pour les législatives. A cela s’ajoute, le manque d’éducation à l’accomplissement du devoir civique dans les formations politiques du pays.

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