Invité de l’émission «Zone franche» de Canal3 Bénin hier, le député Janvier Yahouédéou est revenu sur l’élection du bureau de l’assemblée nationale 7è législatures. Il s’est largement prononcé sur la gestion de Boni Yayi et à confirmer sa candidature pour les prochaines élections présidentielles de 2016
On le connaît pour ses dénonciations de la corruption au sommet de l’Etat et son combat contre toute révision opportuniste de la Constitution. Le député Janvier Yahouédéou, qui revient à l’Assemblée Nationale après l’avoir quitté en 2011, se repositionne sur la scène politique. L’élu de la 24è circonscription électorale n’entend pas s’arrêter au parlement. «Janvier Yahouédéou sera candidat pour 2016», déclare le député serein et convaincu qu’il a le meilleur profil pour prendre les rênes de ce pays. En plus du niveau intellectuel, il faut que le nouveau président de la république porte en lui le sens du patriotisme. Il doit être capable de sacrifier ses intérêts pour eux du pays. De plus, ce qui tue ce pays c’est la mal gouvernance. «C’est le combat que j’ai mené pendant 10 ans», rappelle le candidat. Mieux, il explique que ce n’est pas à la veille des élections qu’il faut venir avec beaucoup d’argent pour dire qu’on est candidat aux présidentielles. Le peuple béninois doit élire celui qu’il a vu à l’œuvre. Et d’ores et déjà, le candidat Yahouédéou a son directeur de campagne qui est Boni Yayi. Le député insiste sur le fait que pendant ses deux mandats, Boni Yayi a fait campagne pour lui en érigeant de la corruption au sommet de l’Etat en règle de gestion. L’honorable explique que l’actuel président a tout détruit, a mis en lambeau l’économie béninoise et a déchiré complètement le tissu social. Alors, il faut un homme comme lui, capable de redonner confiance au peuple et remettre les béninois au travail.
«Pire gestion que notre pays ait connu»
«Yayi aura trompé le peuple. Il a détruit l’espoir», souligne l’ancien coordonnateur des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Il y a cru et a accompagné le président Yayi pendant deux ans. En tant que conseiller du Chef de l’Etat en 2007, il s’est demandé comment il pouvait améliorer l’économie béninoise. Il a trouvé qu’il fallait exploiter le Nigeria en amenant les Nigérians à délocaliser leurs entreprises au Bénin pour profiter de l’hinterland. Et comme le Nigéria n’accepte pas sur son marché un produit de l’espace Uemoa, il fallait un partenariat gagnant-gagnant entre le Bénin et le Nigéria. D’où l’idée d’un forum qui avant de se tenir a eu l’adhésion du Togo et du Ghana. Ce qui a permis la création de la zone d’alliance de co-proximité et la mise en service en 2007 du TCN-CEB à Sakété. Le forum a connu la participation de plus 600 personnes dont des investisseurs Nigérians qui étaient emballés. Mais l’inexistant de notre zone franche les a découragé. Concernant l’énergie électrique, un investisseur a voulu implanter une centrale au Bénin en régime BOT pour vendre l’énergie au Bénin, au Nigéria, au Togo et au Ghana. Entre temps, Janvier Yahouédéou élu député en 2008 est allé au parlement et a remis les documents à Yayi. Au finish le gouvernement a fait l’option de Maria Gléta. Et on en est là aujourd’hui a constaté que le «Béninois n’a plus de l’eau, le Béninois n’a plus de l’essence, le Béninois n’a plus de l’Energie».
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Croissance à deux chiffres
L’honorable Yahouédéou informe qu’à l’avènement de Yayi, le défi c’est d’essayer au moins de «préparer nos enfants à un futur radieux». Il fallait que le pays reste dans la progression. Mais, très tôt il a compris que rien ne fonctionnait comme cela se doit. Et cela à continuer jusqu’à ce jour où «le Bénin vit moins bien qu’au départ du président Soglo». De 120 millions de dollars d’investissement étranger en 1995, on en est à mois de 30 millions de dollars. L’indice humain a regressé. Le député estime que «le vrai problème c’est l’impréparation et l’amateurisme». Les experts sont payés et sont là à tourner en rond. On ne les consulte pas. Il pense que la création d’emploi est une volonté politique, des programmes et des facilités accordées aux entreprises qui décident d’employer des jeunes. La croissance à deux chiffres ne peut être effective si l’Etat l’offre pas des facilités aux entreprises privées qui engagent des jeunes. Sans détour, Yahouédéou indexe les banquiers qui ont entouré Boni Yayi depuis sont avènement à la Marina.
De l’élection d’Adrien Houngbédji
«C’est un sursaut patriotique, un signal fort du peuple de rompre avec ce qui se fait», déclare le député à propos des résultats des élections législatives qui donnent l’avantage à l’opposition. Il fallait que l’opposition reste soudée pour ne pas aller contre la volonté du peuple. C’est alors qu’il a approché le président Houngbédji pour lui suggérer de prendre le devant des choses. Ce qui a abouti à son élection à la tête du parlement. L’honorable Yahouédéou souligne qu’il y a eu trahison du côté de l’opposition comme du côté de la mouvance.
