Affaire Pays-Bas : les incongruités du conseil des ministres

Dans l’affaire de prévarication dans la mise en œuvre du programme pluriannuel d’appui au secteur Eau et assainissement (PPEA-II) financé par le royaume des Pays-Bas, on sait désormais ce qui s’est passé.

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Le rapport d’audit produit par le cabinet Kroll de renommée internationale a mis au grand jour toutes les irrégularités et situé les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire qui ternit l’image du Bénin. Si le gouvernement du Dr Boni Yayi est à féliciter pour s’être automatiquement penché sur ce rapport et prendre des engagements, il est à regretter un certain nombre d’incongruités contenues dans le communiqué du conseil extraordinaire des ministres tenu ce jeudi.

Dans le communiqué lu sur la télévision nationale par le Secrétaire général du gouvernement, Allassani Tigri, le Conseil des ministres, après avoir relevé l’implication de deux opérateurs économiques dans cette grande affaire de détournement, s’est cru obliger de donner des précisions sur ces deux opérateurs économiques. En effet dans le communiqué du conseil des ministres, on lit que le premier opérateur économique, Rémy Codo, est du « Couffo » et l’autre, Rock Sarè Niéri, est lui « beau-frère de Olivier Boco ».

Lire Affaire Pays-Bas: l’ex-ministre Barthélémy Kassa était informé

Ces précisions sur les origines des deux opérateurs frisent la stigmatisation du département du Couffo et du sieur Olivier Boco. Et ce, d’abord par le lien de parenté entre le sieur Rock Saré Niéri et l’homme d’affaire Olivier Boco ne justifie en rien l’acte du premier. L’origine du sieur Rémy Codo n’est nullement la base de son acte. Outre cela,  il est curieusement fait fi de l’origine et des liens de parentés des autres personnes citées dans ce rapport comme étant fautives. Rien n’ont plus n’a été dit sur l’ex-ministre de l’Energie, Barthélémy Kassa.  

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Une vilaine habitude

Cette manière de stigmatiser des régions et certaines personnes, est devenue une habitude pour le gouvernement du président Boni Yayi. On se rappelle que dans l’affaire Dangnivo, notamment dans la recherche du sieur Codjo Alofa, le présumé assassin du cadre du ministère de l’Economie et des Finances porté disparu depuis 2010, le gouvernement s’était déjà illustré de cette vilaine manière. Dans l’avis de recherche du sieur Alofa qui s’était évadé d’une manière miraculeuse de la prison civile de Missérété où il était gardé depuis son arrestation, l’on avait jugé opportun de dire qu’il était du Couffo et qu’il était également de l’ethnie Adja comme sa présumée victime. Ce qui s’est révélé plus tard faux car le sieur Pierre Urbain Dangnivo est plutôt du Mono.  

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