L’énergie, le grand plaidoyer de Yayi à Hollande

La visite d’État du président français, François Hollande à Cotonou hier, a été une fois de plus, l’occasion pour le Bénin de confirmer sa dépendance vis-à-vis de son colonisateur, et pour cause. La vulnérabilité chronique en matière d’accès à l’énergie que connaît le Bénin, conduit Boni Yayi à solliciter l’appui financier et technique de la France pour venir à bout à cette crise.

Publicité

La construction d’une centrale solaire d’une capacité de 20 MW ; la réfection et la mise en service opérationnel de trois centrales électriques d’une capacité totale de 36 MW ; le renforcement de l’expertise de l’Autorité de Régulation du Secteur de l’Électricité ; l’informatisation ; l’acquisition d’outil de productivité et d’analyse et de renforcement des compétences en matière énergétique. Ce sont là, les demandes formulées par Yayi à l’endroit de son hôte du jour, François Hollande. Un plaidoyer pour contenir une crise énergétique, qui reste un secret de polichinelle pour tous les Béninois. Dans son discours, le président Yayi a exprimé la volonté de son gouvernement à juguler la crise mais compte sur la coopération bilatérale que son pays entretien avec la France pour y arriver. Dépendance, une fois encore vis-à-vis du colonisateur. «L’énergie est le sang de l’économie et elle doit pouvoir entrer dans tous les ménages », a-t-il désespérément déclaré. Dans la même logique, Boni Yayi annonce la candidature du Bénin pour abriter le siège de l’Agence Africaine d’Électrification ; puis sollicite le soutien de la France et en appelle à son leadership pour que cette agence fédère partenaires et bailleurs de fonds et mobilise toutes les capacités de financement privées ou publiques, classiques ou concessionnelles, en vue de financer ces objectifs.

Extrait du discours du Chef de l’Etat

« Le Bénin soutient l’initiative de Monsieur Jean- Louis Borloo tendant à assurer l’électrification de tout le continent Africain avec une part importante d’énergies renouvelables dans la perspective de faire passer le taux d’électrification en Afrique subsaharienne de 30 à 80% en dix ans. Ceci permettra en effet au 2/3 de la population africaine d’accéder à l’énergie et à la lumière afin de renforcer leur capacité de production et d’assainir leur cadre de vie. De telles initiatives appellent des résultats concrets à même de contribuer au développement socio-économique, condition sine qua non pour créer suffisamment d’emplois et fixer les populations africaines dans leurs pays respectifs. L’immigration économique pourrait ainsi être freinée et des millions de pertes en vies humaines évitées. Il y va de l’intérêt de l’Afrique et l’Europe.

Je vous sais gré d’avoir encouragé monsieur BORLOO et mis à sa disposition les moyens nécessaires à la réalisation de cet objectif ambitieux qui s’apparente aujourd’hui à un impératif. C’est pourquoi le Bénin souhaite votre leadership et celui de la France pour que l’Agence Africaine d’Électrification fédère partenaires et bailleurs de fonds et mobilise toutes les capacités de financement privées ou publiques, classiques ou concessionnelles, en vue de financer ces objectifs. Mon pays se réjouirait de voir la France prendre la tête d’une coalition globale et internationale en vue de mobiliser les ressources financières nécessaires à la réalisation de ces objectifs nobles ; car l’énergie est le sang de l’économie et elle doit pouvoir entrer dans les ménages de tous les Africains. Enfin, le Bénin se porte candidat et sollicite le soutien de la France pour abriter le siège de l’Agence Africaine d’Électrification.

Par contre dans l’immédiat et pour tenir compte de sa situation de vulnérabilité chronique en matière d’accès à l’énergie, le Bénin voudrait travailler avec la France, dans le cadre de notre coopération bilatérale déjà exemplaire, pour les actions urgentes suivantes :

Publicité

– la construction d’une centrale solaire d’une capacité de 20 MW ;

– la réfection et la mise en service opérationnel de trois centrales électriques d’une capacité totale de 36 MW ;

– le renforcement de l’expertise de l’Autorité de Régulation du Secteur de l’Électricité ;

– l’informatisation, l’acquisition d’outil de productivité et d’analyse et de renforcement des compétences en matière énergétique.

En effet, nous partageons la vision selon laquelle aucun développement n’est envisageable sans énergie dont la maîtrise est également source d’emploi pour les jeunes et les femmes.

Par ailleurs, compte tenu du potentiel minier du Bénin, mon pays sollicite l’appui financier de la France pour la construction d’un laboratoire de recherches et d’analyses minières

Au-delà des souhaits que je viens d’exprimer Monsieur le Président, j’exhorte les entrepreneurs Français à être plus présents au Bénin et à y investir massivement dans la réalisation d’infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, énergétiques et de télécommunication. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité