Une nouvelle affaire qui va faire grand bruit dans la république. La disparition du registre d’état civile d’Abomey, de la souche de l’acte de naissance de Patrice Talon. Distillée sur les réseaux sociaux, l’information a fait l’objet d’une conférence de presse ce vendredi 14 août 2015 par le professeur Antoine Détchénou du Front Citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques, Martin Assogba de l’Ong Alcrer et Adidjatou Mathys, ancien ministre de Boni Yayi, aujourd’hui en odeur de sainteté avec l’opposition.
Ont également pris part à cette conférence de presse l’honorable Djogbénou, avocat et son confrère Sévérin Quenum, tous proches du richissime homme d’affaire béninois exilé à Paris. « Des parents de Talon se sont rendus à la mairie d’Abomey pour avoir une copie de la souche de son acte de naissance. Ils ont découvert que la souche a été arrachée », a déclaré le professeur Antoine Détchénou. Il s’agit des feuillets 506 et 507 du registre de naissance. Le président du Front citoyen complète que cette disparition a été constatée après que quatre hommes en uniforme se sont rendus à la mairie d’Abomey pour fouiller les registres de naissance des années 1956, 1957, 1958 et 1959.
L’homme d’affaire béninois, probable candidat à l’élection présidentielle de 2016 est né en 1958 à Abomey. L’acte de naissance étant la pièce maitresse pour l’établissement de papier administratif et même pour postuler à une quelconque élection en république du Bénin, avec la disparition de celui de Talon, « on l’exclut de l’Etat, de la vie politique et civile de son pays », regrette Me Djogbénou, député et président de la Commission des Lois de l’Assemblée Nationale. «A l’heure où je vous parle, disons que civilement, Patrice Talon n’existe plus», a renchéri le professeur Détchénou. «On ne peut pas accepter qu’on fasse d’un citoyen patriote un apatride», s’est indigné Martin Assogba. Pour lui, « C’est une question de droits de l’homme, de discrimination et d’exclusion». « A qui profite le crime ? », s’interroge l’ancienne ministre des Finances de Boni Yayi. Mme Mathys estime que l’Etat doit trouver le moyen de rétablir le citoyen Talon dans ses droits.