Décision Dcc 15-156 : silence inquiétant des acteurs politiques

( Atao Hinnouho doit laver son honneur) Jugée « très grave », « attentatoire à l’ordre constitutionnel » par beaucoup de citoyens, la décision Dcc  15- 156 n’a pas hélas encore suscité la réaction des acteurs politiques, du moins pas officiellement. Tous s’enferment dans leur silence comme si le débat sur l’âge requis pour la présidentielle ne les intéresse guère.

Même ceux cités dans l’affaire sont restés bouche cousue. Le cas le plus préoccupant est celui de Atao Hinnouho qui doit sauver son honneur. Depuis quelques jours déjà que la décision Dcc 15-156 fait effet boule de neige dans l’opinion. Beaucoup de Béninois se disent interloqués de voir la Cour constitutionnelle se fourvoyer dans l’interprétation de l’article 44 alinéa 4 de la Constitution. De cette décision, la Cour semble faire tomber la barrière des mois. Désormais il suffit d’avoir 40 ans l’année où se tiendra l’élection pour postuler, même si tu es à quelques mois d’avoir les 40 ans. Cette décision a fait dire à certains analystes que la Cour a modifié la Constitution en amenant l’âge requis pour postuler de 39 à 69 ans. Une telle décision est d’une grande importance puisqu’elle repêche certains hommes politiques et exclut d’autres de la course pour la présidentielle. Elle pourrait ainsi changer totalement la physionomie des résultats du premier tour et même le cours de l’élection présidentielle. Pourtant, aucun acteur politique ne s’est encore prononcé sur la question. Non seulement les responsables des partis politiques, les candidats potentiels se montrent indifférents à cette décision mais aussi et surtout les acteurs politiques cités dans la décision de la Cour constitutionnelle. Ni le réquerant Hermès Gbaguidi, ni André Okounlola le chef du parti par lequel est née la polémique, encore moins leur protagoniste Atao Hinnouho venu dans le dossier comme un cheveu sur la soupe n’ont daigné se prononcer sur la décision.  Tous se terrent dans leur mutisme, savourant le succès de cette machination qui prend l’allure d’un plan savamment ourdi. En effet, selon des indiscrétions, tout ceci a été préparé de vieille date pour amener la Cour à prendre une telle décision afin de favoriser certains hommes politiques dont les ambitions présidentielles ne font plus l’objet d’un doute. On susurre à raison sur un probable cooptation de l’argentier national Komi Koutché, comme un plan B d’un certain entourage du Chef de l’Etat – si ce n’est lui-même – après son échec au poste de président de l’Assemblée nationale. Ce que confirment d’ailleurs la spontanée propagande lancée à la faveur de l’homme juste au lendemain de la divulgation de cette décision et du lancement ce weekend du premier mouvement politique pour susciter sa candidature. Pendant que la mouvance déroule allègrement un de ses derniers plans, les autres acteurs semblent se résigner.

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Atao Hinnouho : un cas préoccupant

Si les acteurs politiques s’interdissent de se prononcer sur cette décision jusque- là, il y en a au moins un qui doit vite réagir. Tant la décision compromet son honorabilité et laisse distiller dans l’opinion une image de traître du député d’Akpakpa. En effet, on ne comprend pas comment ce jeune député, transfuge du Prd, puisse être cité dans une affaire interne à un autre parti politique avec lequel il ne devrait avoir visiblement aucun atome crochu puisqu’étant toujours comporté comme de l’opposition  alors que le parti Uff est de la majorité présidentielle. Le député Atao Hinnouho doit expliquer cette incongruité aux Béninois et à ses militants aussi bien qu’il doit clarifier sa position et celle de son parti le Reso Atao sur l’échiquier. Et pour cause, depuis la dernière élection du président de l’Assemblée continue de faire planer sur sa personne des soupçons de félonie que ses nombreuses sorties médiatiques n’ont pu dissiper. Alors donc, dans un tel contexte, l’absence du territoire nationale ne peut être une raison suffisante pour se taire. Sauf si le plus jeune député de l’Assemblée nationale veut souiller sa carrière politique par des pérégrinations compromettantes comme celles de donner l’impression d’aller à droite et à gauche

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