Après trois ans environ de mutisme, Patrice Talon a rompu le silence lundi 17 août dernier. Le richissime homme d’affaires béninois exilé à Paris depuis septembre 2012 s’est exprimé par le biais d’un entretien avec nos confrères Malick Gomina et Rachidi Odjo, respectivement des télévisions Canal 3 et Golfe Tv.
En trente minutes, l’ancien ami du président de la République, devenu son ennemi juré depuis les affaires Pvi, empoisonnement et coup d’Etat est revenu sur la nature de ses rapports avec Boni Yayi qui l’accuse d’avoir voulu écourter son régime, les conditions de sa fuite du Bénin, son regard sur la gouvernance Yayi, les raisons de son activisme politique et ses relations avec la classe politique béninoise. Il a aussi laissé entrevoir quelques aspects de sa vision du Bénin de demain. On voit en Talon un homme tournée vers l’avenir, qui ne veut plus retourner le couteau dans les blessures anciennes. De cet entretien, on note chez Patrice Talon une certaine résolution à prendre de façon très ouverte une plus grande et très active part dans le relèvement des défis du Bénin. Et dans cette résolution, l’homme penche visiblement pour le consensus et le rassemblement. « Je vais vous faire une autre confidence. Je n’ai jamais été autant actif que ces dernières semaines dans mes échanges avec les leaders politiques de mon pays pour apporter une réponse concertée et adéquate à cette question », a-t-il répondu à la question de savoir s’il sera candidat à la présidentielle de février/mars 2016. En effet, la probable candidature du magnat du coton à la prochaine élection présidentielle est très agitée dans l’opinion publique béninoise depuis quelques mois.
D’ailleurs, les Béninois s’attendaient à ce qu’il clarifie son intention pour 2016 dans l’interview du 17 août dernier. Le premier employeur privé béninois n’a pas émis un avis tranché sur son éventuelle candidature. Mais on lit à travers sa réponse qu’il sera très probablement candidat et en discute avec la classe politique béninoise. Cependant, visiblement, l’homme ne voudrait pas que sa candidature en soit une de trop. Et elle devrait être une affaire de groupe. C’est sans doute pourquoi, il semble être dans une logique de concertation avec la classe politique. Ce qui reviendrait à un rassemblement des grandes forces politiques opposées au système Yayi derrière sa candidature. Même si Talon ne se présente pas, l’idée d’avoir dans la course présidentielle dans candidats soutenus par de grands rassemblements politiques est louable. Et les forces politiques anti-yayisme et celles prônant une alternative au sommet de l’Etat le 06 avril 2016, aujourd’hui émiettées, devraient peut-être réfléchir dans ce sens. Il y va de leur efficacité.
Laisser un commentaire