La deuxième journée des éliminatoires de la Can Gabon 2017 a été bouclée, dimanche dernier au Stade de l’Amitié de Kouhounou, dans le groupe C par un match nul (1-1) entre les Ecureuils du Bénin et les Aigles du Mali. Dans l’ensemble, l’équipe du Bénin a bien joué mais il a manqué de l’audace et l’esprit de tueur.
On sait depuis dimanche que le Bénin a gâché sa chance de prendre la tête de son groupe dans ces éliminatoires de la Can Gabon 2017 et peut-être sa chance d’obtenir un ticket pour la messe du Gabon. Des regrets qu’on va garder à l’esprit pendant ces éliminatoires. Mais, il est important de revoir le contenu de cette rencontre et en tirer les bonnes conclusions. On peut retenir d’ores et déjà que l’équipe a fait preuve de beaucoup de calme après le but encaissé sur une frappe de Abdoulaye Diaby (1-0, 19’). Les Ecureuils n’ont pas paniqué. Au contraire, ils ont repris le contrôle de la rencontre. Mais ils ont souvent manqué d’agressivité sur le porteur du ballon lorsque l’adversaire tentait de faire le jeu. Cela dit, on peut se permettre de revisiter la palette rendue par chaque joueur dans son secteur de jeu en commençant pour le gardien de but Saturnin Allagbé. Trop juste car en manque de compétition, il a eu affaire à trois ballons chauds. Le premier ayant abouti au but sur lequel il aurait pu botter corner.
Quelques erreurs en défense
Kiki a été énorme sur le flanc gauche. Il a montré qu’il est un sérieux concurrent d’Emmanuel Imorou. Si son premier match était face à une équipe de bas niveau, il a montré qu’il est capable de hausser son niveau de jeu face à un adversaire haut de gamme. Jordan Adéoti a fait un match acceptable. S’il a réussi à museler Sakho, on a constaté qu’à ce poste il n’est pas forcément à son aise. Il a eu quelques flottements bien compensés par Salomon Junior. Lors de ses montées, il n’a réussi ses centres en retrait. Salomon Junior a donc fait son match. Propre et intraitable il a gagné presque tous ses duels. Il a commis très peu de fautes même sur les tacles virils. La grande déception de cette défense est bien Khaled Adénon. Un peu trop juste, il est apparu trop relaxe et confiant, lent dans ses relances cherchant des dribbles inutiles. C’est d’ailleurs l’un de ces dribbles qui a occasionné la perte du ballon dont la suite a été l’ouverture du score par Abdoulaye.
Un milieu intéressant
En milieu de terrain, on a eu un Djiman Koukou très discipliné tactiquement mais il est resté trop au niveau de la défense au point où ses coéquipiers lui ont demandé d’en sortir à plusieurs reprises. Il a joué son rôle de sentinelle et destructeur d’attaque des Maliens. Mais il a traîné son éternel problème de relance. Trop de passes imprécises et un vrai manque de vision de jeu. Pour sa part Bello, a tenté de pallier un peu ce manque de vision et de relance. Il a essayé mais trop souvent de nous étaler sa palette technique pour finir par perdre des balles assez facilement. Quelques bonnes inspirations mais un peu de lenteur dans ses transmissions de balle comme en fin de première partie où Poté a fait un appel en profondeur finalement inutile puisque l’autre s’est contenté de dribbler. Néanmoins il a fait un bon match. Crédité aussi d’un bon match, Stéphane Sessègnon a été décisif sur l’égalisation. Il a aussi participé énormément au pressing, sonnant la révolte quand certains rechignaient aux tâches défensives. Comme quoi le supporter qui a dit avant le match qu’il préfère un Sessègnon sans titularisation dans son club, pour l’équipe nationale a peut-être eu raison. Mais, il a manqué quelques balles en profondeur qui auraient pu faire mouche. Son entente avec les attaques doit être améliorée.
Une attaque inefficace
En attaque, David Djigla sur son côté gauche a fait ce qu’il pouvait. Moins incisif qu’à l’entraînement, il a néanmoins donné un peu de tournis à son vis-à-vis durant les 30 premières minutes. La suite, touché avant la fin de la première période, il n’a plus donné grand-chose et a été remplacé, à la 66è minute par Fadel Suanon, sur un pied. Poté à droite de la ligne de l’attaque a été remuant, fixant le bouillant Adama Tambourra. Il est à la base de plusieurs occasions de buts. Mais, il a été trop brouillon dans ses offensives, manqué ses centres en retrait et manqué cruellement d’efficacité devant les buts. Si le Bénin n’a pas gagné ce match c’est en partie à cause de son manque de réalisme. Il a perdu tous ses duels face à Oumar Sissoko le gardien malien. Placé à la pointe de l’attaque, Rudy Gestede a joué sa partition. Un bon match pour lui aussi dans son style. Il a gagné tous les duels aériens et a servi de point de fixation. Son entente avec Sessègnon n’a pas été celle qu’il fallait. La conséquence est qu’il n’a pas eu assez de ballons et n’a pas été servi dans de bonnes conditions.
Un entraîneur mal inspiré
Oumar Tchomogo a manqué à son équipe. Quand on veut aller loin dans une compétition et qu’on a un effectif comme celui des Ecureuils, il faut savoir oser. Il aurait pu évoluer avec deux attaquants. Rudy ayant servi de point de fixation, il a manqué un attaquant pour profiter des déviations de tête de Rudy. Mieux, on a mis du temps pour sortir Djigla (blessé) et Poté (fatigué). Il a choisi de faire entrer Fadel pourtant Sessi d’Alméida était sur le banc et pouvait apporter beaucoup sur le flanc gauche de l’attaque à défaut sur le flanc droit. C’est dire que l’entraîneur a fait des choix tactiques qui n’ont pas forcément servi les intérêts de l’équipe. Il lui a manqué de l’audace et d’inspiration. Mais il a un bel effectif qui mérite d’être bien suivi.


