Denis Sassou NGuesso : du coup d’Etat militaire au coup d’Etat constitutionnel

Denis Sassou NGuesso jette le masque. Il n’y a plus de doute, le président congolais veut se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam. Il a craché le morceau en annonçant qu’il veut organiser un référendum pour « changer la constitution ».

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De retour au pouvoir depuis 1997 sous un pseudo régime démocratique après avoir dirigé le pays sous un régime militaire de parti unique, Denis Sassou NGuesso est de la race d’hyper-présidents qui rendent la constitution de leurs pays malléables à leur guise. La constitution de 2002 qu’il trouve caduque à quelque 1 an de la fin de son mandat dispose de la limitation du nombre de mandat et de l’âge limite pour être candidat à la présidentielle. Selon la constitution qu’il a lui-même fait adopter il y a à peine 14 ans, en République de Congo-Brazzaville, on est président pour un mandat de sept ans renouvelable une seule fois. L’âge limite pour se présenter est de 70 ans. A 71 ans, le président Sassou est non seulement frappé par le critère d’âge mais aussi par le critère de limitation du nombre de mandat. Résultat, cette constitution relativement jeune ne sert plus ses intérêts et il faut la jeter à la poubelle. Cela n’a pas deux noms, il s’agit d’un « coup d’Etat constitutionnel » que Denis Sassou NGuesso veut commettre dans son pays. La société civile, des personnalités politiques, la communauté internationale sont contre, mais à l’image des autocrates déguisés en démocrates, il veut foncer en usant maladroitement du référendum. Spécialiste des coups-bas, Denis Sassou NGesso totalisera en 2016, 32 ans de pouvoir. Général auto-proclamé, il sait user de toutes les formes de pressions contre ceux qui lui résistent. L’histoire politique est encore fraiche de mémoire pour dire comment il a maintes fois, forcé le destin pour devenir le tout puissant-président qu’il est dans un Congo riche en ressources mais à population pauvre.

Sur les traces de Compaoré

Visiblement, Denis Sassou NGuesso n’a pas tiré leçon de ce qui est arrivé à son ancien homologue, Blaise Compaoré chassé du pouvoir en octobre 2014 par la rue. Dans la même dynamique que Blaise Compaoré, le président congolais parle d’un référendum en dépit de l’opposition de la société civile et de l’opposition politique. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le peuple congolais inspiré par la bravoure dont a fait montre le peuple burkinabé, pourrait aussi mettre fin au rêve monarchique de Denis Sassou NGuesso. Seulement, les réalités ne sont effectivement pas les mêmes sous les deux cieux. La société civile congolaise, ne semble pas être suffisamment organisée pour ce combat. L’opposition politique dans ce pays manque également d’une figure de proue capable de mobiliser toutes les forces pour sauver la démocratie menacée dans le pays. Néanmoins, on peut s’attendre à un sursaut d’orgueil patriotique de la part de toutes ces forces qui ont annoncé leur volonté de lui barrer la voie dans ce dessein suicidaire pour le Congo.

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