Les cours et tribunaux désertés pour cinq jours par les magistrats

(Le Syntra-Justice adhère à la lutte) Après une grève d’avertissement de 72 heures, déroulée les 8, 9 et 10 septembre dernier,  pour exiger du Gouvernement, l’arrêt immédiat du processus du recrutement de 40 auditeurs de justice, le Bureau exécutif de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) a décidé, désormais, d’un débrayage de cinq jours par semaine. Les cours  et tribunaux sont, à cet effet,  paralysés depuis hier lundi 14 septembre.  

L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) n’entend pas, visiblement, démordre face à l’entêtement du Gouvernement béninois dans le processus de recrutement « régionaliste » de 40 auditeurs de justice annoncé pour les 28 et 29 novembre prochain. Après la grève d’avertissement de 72heures des 8,9 et 10 septembre dernier, le mot d’ordre du Bureau exécutif de l’Unamab est passé à cinq jours depuis  hier lundi 14 septembre. Et pour cause, le Gouvernement n’a toujours pas annulé les actes administratifs « illégaux » pris dans le cadre du recrutement de quarante auditeurs dans des conditions non transparentes comme l’exigent les magistrats. Ainsi, les activités des cours et tribunaux étaient mortes hier. A Cotonou, le mot d’ordre est, visiblement, suivi: pas d’activités judiciaires. Et ce n’est pas surtout pour cause de vacances judiciaires.

Dans le rang des usagers, c’est la grande désolation. « A cette allure,  tout est paralysé. La semaine dernière c’était la même chose. Cette fois-ci, c’est cinq jours alors que les gens croupissent en prison. Nous n’avons plus finalement de système judiciaire par la faute de l’inconscience de ceux qui nous dirigent»,  se plaint Ange, un usager du tribunal de Cotonou. Si les usagers et les justiciables font les frais dudit débrayage qui sera reconduit tacitement les semaines à venir, le Président de l’Unamab, Michel Adjaka,  sur sa page facebook,  souligne le bien fondé de la décision prise par lui et ses pairs. «La justice est rendue au nom du peuple béninois. Autrement dit, la justice est le patrimoine de tout le peuple. En conséquence, la magistrature ne peut prétendre prendre, le justiciable, propriétaire de la justice, en otage. La magistrature a néanmoins le devoir d’éviter que des juristes au mérite douteux intègrent ses rangs pour souiller et déstabiliser la corporation au grand dam du justiciable. Les luttes de l’Unamab visent donc l’instauration et le rayonnement d’une justice de qualité où l’avoir et le pouvoir n’auront plus droit de cité dans la gestion des contentieux judiciaires »,  rassure-t-il.

Par ailleurs, le Bureau directeur national du Syndicat national des travailleurs de la Justice (Syntra-Justice) déplore le mutisme du gouvernement et apporte son soutien à la lutte que mène l’Unamab. Il invite ses membres à se tenir prêts pour des actions musclées en vue de la préservation de l’indépendance de la justice.

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