A quatre mois de la prochaine élection présidentielle, l’on ne sait toujours pas qui sera le candidat de l’Union fait la Nation. A l’instar des principales forces politiques, l’Un joue la carte de l’attentisme. Pourtant, le terrain est suffisamment, si non, déjà balisé, pour que l’alliance désigne son candidat pour 2016. Que se passe-t-il alors ?
Pour la présidentielle de 2011, le candidat unique de l’Union fait la Nation était connu près d’un an plus tôt. La plus grande alliance politique de l’opposition avait son candidat unique au scrutin présidentiel, Me Adrien Houngbédji, le 09 avril 2010. Pourtant, pour 2016, à cinq mois du premier tour du scrutin, le candidat de l’alliance n’est pas encore désigné. Le contexte de 2011 est certainement différent de celui de 2016. Il y a cinq ans, l’Union fait la Nation était un bloc politique tout puissant qui devrait challenger le président sortant, Thomas Boni Yayi. La présidentielle de 2011 était donc une bataille claire entre le chantre du changement et ce regroupement de grands partis politiques. Pour le prochain scrutin, Boni Yayi ne sera pas candidat, étant donné qu’il termine ses deux mandats constitutionnels. Entre-temps, la grosse machine Un a perdu certaines de ses pièces maitresses. La Renaissance du Bénin (Rb) de Léhady Soglo et le Parti du renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji ont claqué la porte. De plus, de nouveaux acteurs, et pas des moindres, ont fait leur entrée à visage découvert dans la course présidentielle. Nouveaux acteurs, nouveaux enjeux et nouveaux défis. Dans une certaine mesure, le contexte très particulier explique sans doute l’attentisme des forces politiques. Sont-elles à excuser ? Certainement pas. A 150 jours du premier tour du scrutin, le peuple a le droit d’avoir une idée de ceux qui aspirent le diriger. Et dans cette perspective, l’Union fait la Nation serait encore moins excusable.
Sortir des petits calculs
Contrairement à certaines alliances et grands partis, l’Un s’est déjà engagé à présenter un candidat à la présidentielle. En tout cas, une chose est plus qu’évidente, au premier tour l’Un aura son propre candidat. Ce dernier sera issu de ses rangs. Contrairement donc à la Rb, au Prd, aux alliances Soleil et Fdu qui pourraient se mettre en partenariat avec d’autres forces politiques dès le premier tour. Pour l’alliance dirigée par le vieux briscard, Amoussou Bruno, théoriquement, il ne devrait plus avoir de tractations externes à l’alliance à faire dans le processus du choix du candidat unique. Quant aux tractations internes, le terrain a déjà été balisé. Un comité des candidatures a été mis sur pied. Dirigé par Jean Roger Ahoyo, ce comité a déjà défini les critères et les règles devant gouverner le processus du choix du candidat de l’Union. Il y a quelques semaines, des sources internes à l’alliance annonçaient la tenue d’élections primaires à la fin de ce mois de septembre, au plus tard. Les candidats à la candidature de l’Union sont désormais connus de tous. Du moins, les candidats déclarés. Ce sont l’actuel premier vice-président de l’Assemblée Nationale, Eric Houndeté, et le président du Parti social-démocrate (Psd), Emmanuel Golou. Qu’est-ce qui bloque alors la désignation du candidat unique de l’Un à la présidentielle de 2016 ? Tout étant pratiquement fin prêt pour l’exercice, faire durer le suspense pourrait démobiliser les militants et sympathisants de l’Union qui sont de plus en plus impatients de connaitre leur porte flambeau pour 2016. Les apolitiques et les hommes d’affaires ont assez fait le buzz. Il est temps pour les forces politiques, dont l’Un, de sortir des petits calculs pour situer les électeurs