Présidentielle 2016 : voici la thérapie de choc que propose Topanou

Eminemment politique, la fonction de président de la république est au Bénin, curieusement exercée depuis nombre d’années par des non politiques. Cette tendance n’est pas loin de se répéter lors de la présidentielle prochaine de févier et mars 2016.

Ceci, avec la participation à cette échéance électorale de plusieurs acteurs du secteur privé béninois parmi lesquels l’homme d’affaires, Patrice Talon. Dans une analyse publiée dans l’après-midi de ce dimanche sur sa page facebook, l’ancien ministre Victor Prudent Topanou a fait constater que ces candidatures d’opérateurs économiques et d’hommes d’affaires, bien qu’elles soient légales et légitimes, constituent un échec. Notamment pour la classe politique béninoise. « Plus personne ne peut nier ou contester la responsabilité, voire même l’échec de notre classe politique », a écrit le président du Front uni pour la république (Fur).

Après avoir souligné que les dynamiques ayant conduit aux élections des présidents Nicéphore Soglo, Mathieu Kérékou et Boni Yayi sont et seront identiques à l’élection de 2016 et convaincu que « les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets », l’ancien Garde des sceaux, pour éviter la perpétuation de l’échec de la classe politique, propose une thérapie de choc : une candidature unique de la classe politique.

« Dans la perspective de la prochaine élection présidentielle et pour corriger cet échec je propose que tous les partis politiques fassent bloc autour d’un candidat issu de la classe politique et qui est connu pour avoir régulièrement milité dans la vie politique, pour avoir régulièrement pris des positions publiques sur les questions et problèmes politiques, économiques, sociales et culturelles qui minent notre société », a suggéré Victor Topanou. « En somme, poursuit le Professeur de droit, un cordon sanitaire, partisan et républicain pour sauver la classe politique ou ce qui en reste ».

Ce critère, souligne l’ancien « Monsieur Justice » du gouvernement du président Boni Yayi, critère deviendra de fait, l’indicateur par lequel ils -les hommes politiques- distingueront les acteurs de la classe politique. A partir de ce critère donc, ceux qui soutiendront un acteur politique auront le label d’acteurs politiques et ceux qui soutiendront un candidat non politique seront considérés comme de simples « marchands politiques » qui n’ont plus leur place dans la classe politique.

C’est « le dernier sursaut d’orgueil et de survie que (la) classe politique peut et doit avoir en 2016 avant « sa disparition programmée » », a fait remarquer le Professeur Topanou. Les hommes politiques sauront-ils répondre à cet appel historique ? .  L’Histoire précisément nous le dira.

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