Centrafrique : Deby coupe l’herbe sous le pied de Samba-Panza

Idriss Deby, le président tchadien a mis à mal la position de Catherine Samba-Panza à Paris. En visite à l’Elysée ce lundi, il a demandé la fin de la transition en Cours en Centrafrique et réclamé la tenue des élections avant la fin de l’année 2015.

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Et à cette cause, il semble avoir convaincu le chef de l’Etat français, puisque dit-il, « nous avons avec le président Hollande, la même position, cette transition doit s’arrêter ». Et partant, Idriss Deby vient ainsi de couper l’herbe sous le pied de Samba-Panza et son gouvernement de transition qui visiblement rêvent d’une nouvelle prolongation après les récents affrontements qui ont fait 61 morts et 300 blessés.

La dame de Bangui désormais habituée aux privilèges de la position de chef d’Etat ne semble pas vouloir la fin de sa transition qui s’éternise. A l’approche des élections initialement prévues pour juin-juillet derniers, elle et son gouvernement avaient estimé qu’il est impossible d’organiser les élections faute moyens matériels et de logistique. Le gouvernement de la transition avait même évoqué la pluie qui battait son plein pour justifier sa demande de report des élections. Soutenue par les décisions du forum de Bangui organisé en mai 2015, la transition de Mme Samba-Panza aura eu gain de cause. De juillet, à ce jour, deux mois se sont écoulés, et rien n’augure de l’organisation des scrutins avant la fin de l’année 2015. Et avec les affrontements tragiques de fin septembre, la transition apparaît dans la logique de jouer la carte de l’insécurité pour s’offrir encore une petite prolongation.

Une transition chancelante

Le président Deby n’a pas d’Etat d’âme. Critique envers la transition de Mme Samba-Panza, il déclaré qu’il vaut mieux « une mauvaise élection qu’une transition chancelante ». Le mot est peut-être fort, mais il semble approprié pour apprécier à sa juste valeur le job peu satisfaisant de la transition en Centrafrique. Catherine Samba-Panza et son équipe n’ont pas réussi à désarmer les groupes armés en conflits à savoir les anti-Balaka et les ex-Séléka qui continuent de dicter leurs lois dans le pays. Pourtant, il s’agit là de l’un des objectifs clés de la mission à eux confiée. Ça saute aux yeux, la transition en Centrafrique est en panne d’inspiration. Une panne qui autant, quelle perdurera, ne permettra pas la mise en place d’un gouvernement démocratiquement élu pour relever les énormes défis qui attendent le pays, notamment sur le chantier de la justice.

Une situation plus complexe

A la décharge de Mme Samba-Panza et sa transition, il faut relever la complexité de la tâche en Centrafrique. Si les milices anti-Balaka et les ex-Séléka continuent de semer la pagaille dans le pays la faute incombe également aux forces militaires étrangères qui sont en mission sur le territoire centrafricain. Les soldats de la Minsuca et de Sangaris déployés pour la stabilisation de la Centrafrique, partagent avec les autorités de la transition l’échec du processus de désarmement devant favoriser l’organisation des scrutins. Ces soldats placés sur la sellette avec les accusations d’abus sexuels sur mineurs ont lâché du lest. A cela s’ajoutent les firmes internationales à la recherche de diamants du sang qui financent les groupes armés, alimentant ainsi le conflit et complexifiant davantage la sécurisation du pays pour l’organisation du scrutin.

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