Congo Brazzaville : de la Démocratie à la Monarchie

La République du Congo change de constitution. A plus de 92 %, selon les résultats officiels rendus ce mardi, les Congolais auraient dit « Oui » au changement de la constitution voulu par le président Denis Sassou Nguesso, le cerveau du référendum du dimanche dernier.

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Soit ! Il n’y a qu’à prendre les calepins et à noter cette date du 25 octobre 2015, comme le jour où, s’est opéré au Congo Brazzaville, un choix fatal qui consacre la disparition progressive de la démocratie au profit d’un régime monarchique. De président donc, Dénis Sassou Nguesso prend date avec l’histoire pour devenir le tout-puissant monarque du Congo Brazzaville. Et pour cause, il pourra gouverner jusqu’à ce que mort ne survienne. L’alternance dans ce pays, ne sera désormais imposer que par la mort, qui seule, aura pouvoir d’écourter le rêve de gouvernance ad vitam aeternam que caresse l’imperturbable désormais monarque du Congo. Même pas la vieillesse.

Sassou comme Mugabe et Bouteflika

Les verrous de limitations du nombre de mandat présidentiel et d’âge limite sautés, Denis Sassou Nguesso a désormais le boulevard ouvert pour s’offrir un destin présidentiel clochardisant à l’instar de ses homologues zimbabwéens et algériens qui dirigent leur pays à la canne et au fauteuil roulant. Denis Sassou Nguesso est donc parti pour devenir un « pépé-président » d’Afrique. De père en fils, des générations de Congolais ne connaîtront qu’un seul président, sauf par un coup foireux du destin qui en déciderait autrement. La conséquence d’une telle situation, c’est que le même système se perpétue sur des générations, avec pour possibilité, une succession de père en fils à la tête des Etats, comme c’est le cas au Togo et au Gabon où passant de vie à trépas après des décennies de gestion solitaire de leurs pays, Eyadéma père laissa le pouvoir à Eyadéma fils, Bongo père à Bongo fils.

Le Congo de Sassou

On connaît cette expression qui fait dire le pays de tel homme fort. Le Congo Brazzaville des Congolais dès l’instant du changement de constitution devient le Congo de Sassou. Le pays, à ne plus en douter, devient une propriété de monsieur Denis Sassou-Nguesso qui après déjà plus de 30 ans d’exercice du pouvoir, aura la latitude de le régenter comme bon lui semble, aussi longtemps qu’il sera encore animé du souffle de vie. Et c’est un pays riche de son pétrole, de ses bois et autres ressources que Dénis Sassou-Nguesso s’offre encore pour de longues années. Au regard de la répression meurtrière des manifestations de contestation en prélude au référendum du 25 octobre, il est bien envisageable que dans ce Congo de Sassou, les libertés d’expression, d’association ne seront qu’un vœu pieux.

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