Congo Brazzaville : Sassou va t-il trop loin?

A quoi joue Sassou Nguesso, président depuis belle lurette au Congo Brazzaville. Alors que la mode sur le continent est à l’alternance, le président congolais a lui décidé de forcer la main à son peuple. Une stratégie qui pourrait bien enflammer le pays. Pour comprendre ce qui se passe au Congo Brazzaville, pays de près de 4,5 millions d’habitants pour une superficie de 342000 km2, il faut remonter un peu plus loin dans l’histoire.

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Sassou Nguesso est avant tout un militaire congolais qui a été formé en partie en Centrafrique avant de poursuivre le reste de son cursus en Algérie. Il rentre ensuite au pays, où il va intégrer le bataillon parachutiste de l’armée congolaise. Quelques années plus tard il va intégrer un groupe d’officiers qui se rebellent contre le pouvoir en place. Ensuite les choses s’enchaînent jusqu’à sa nomination au poste de ministre de la défense. En 1979 il fut choisi comme président provisoire. Il dirigea dans un premier temps le pays de 1979 à 1992. Ayant perdu le pouvoir, il quitta le Congo puis revînt en 1997 résolument décidé à gagner les élections présidentielles. Mais la situation s’envenima quand le pouvoir en place de Pascal Lissouba décida de l’écarter coûte que coûte. Une guerre civile éclata, et à la fin Sassou fut une fois encore déclaré vainqueur, puis président la même année. Depuis, il a été réélu à la tête de son pays jusqu’en 2015. Mais voilà, d’après la constitution en vigueur, Sassou Nguesso ne peut plus logiquement briguer un nouveau mandat. Mais la soif du pouvoir est encore forte. Et Sassou veut l’étancher. 

Il faut dire que le président congolais en a eu de la chance. De son parcours de militaire à un parcours présidentiel, il faut avoir non seulement des soutiens, de la stratégie, mais aussi de la chance. Son retour en 1997 est la dernière illustration de cette veine qui ne lâche pas le militaire. Mais voilà, chanceux un jour, chanceux toujours? Telle est la question que l’on peut se poser face au parcours de Sassou Nguesso. La pente qu’il emprunte est glissante, et l’homme n’est plus tout jeune pour se lancer dans une aventure ambigüe. Si jusque-là il a pu se tirer d’affaires, le vent pourrait bien tourner. Surtout avec un peuple qui a eu en exemple le peuple sénégalais, et plus récemment le peuple burkinabè qui ont pu se tirer des griffes de deux présidents qui voulaient prolonger indéfiniment leurs mandats. Le Congo est le nouveau laboratoire de la lutte pour la démocratie. L’Afrique retient son souffle, Sassou aussi qui sait!

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