Côte d’Ivoire : «Depuis 1990, aucune élection ne s’est déroulée sans morts», selon Dao Gabala

La présidentielle ivoirienne, c’est ce dimanche 25 octobre 2015. A quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote, la présidente de la chambre de décision de la plateforme des organisations de la société civile pour des élections apaisées, crédibles et équitables en Côte d’Ivoire (Peace-CI), Mariam Dao Gabala, s’est prêtée aux questions de votre Journal, La Nouvelle Tribune. Voici ce qu’elle pense du processus électoral démarré depuis quelques semaines et du scrutin de ce dimanche.

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Votre regard sur le processus électoral en cours.

Mon regard sur ce processus est un regard serein. Je pense que les Ivoiriens ont vecu quelques événements dramatiques il y a cinq ans, ils n’ont pas envie de le revivre une deuxième fois. Mon regard est serein parce que cette année la société civile ivoirienne a pris les devants et s’est organisée pour observer les élections sur toute l’étendue du territoire. Elle s’est organisée en une plateforme de veille électorale que nous avons dénommée Peace-CI (Plateforme des organisations de la société civile pour des Elections Apaisées, Crédibles et Equitables en Côte d’Ivoire). A travers Peace-CI, nous allons déployer 2000 observateurs sur l’ensemble du territoire. Peace-CI a pour objectif de veiller à ce que les élections se passent dans la transparence et se passent dans un environnement le plus paisible possible. C’est pourquoi, les observateurs de Peace-CI vont faire remonter les informations liées à l’observation classique, donc ouverture de bureaux de vote, disponibilité de bulletins de vote etc. Ils vont faire remonter aussi tous les incendies, notamment les incidents que nous pouvons classer de majeures et qui vont nécessiter que l’ ‘’electoral situation room’’ que nous avons mis en place intervienne auprès des pouvoirs publics ou même des leaders sociaux pour que la situation soit décantée afin qu’elle ne se transforme pas en émeute ou en d’autres évènements qui peuvent mettre en péril les élections elles-mêmes.

La plateforme dispose-t-elle de moyens suffisants pour atteindre ses objectifs ?

Oui. Nous déployons quand même 2000 observateurs. Ce qui veut dire que nous allons couvrir 2000 bureaux de vote sur 19000, ça fait un peu plus de 10% et c’est ce qui est requis. Je peux donc dire à ce niveau que 2000, c’est suffisant. En plus de ces 2000, nous avons aussi des bloggeurs, nous avons également un numéro vert que la population peut appeler en cas d’incident grave qui peut menacer le vote. Donc, on est serein. La campagne s’est très bien déroulée sans heurts et donc on peut supposer que les élections vont se dérouler sans heurts et qu’après les élections nous allons rentrer dans un processus démocratique normal. Parce que figurez-vous que depuis 1990, aucune élection présidentielle ne s’est déroulée sans heurts et sans mort. Et ça, ce n’est pas normal. Il faut que nos enfants qui sont nés après 1990 sachent que la démocratie, ce n’est pas la bagarre. Il faut que nous apprenions à vivre ensemble dans une démocratie apaisée, à avoir confiance en nos institutions et à avoir un recours légal lorsqu’il y a mécontentement. C’est très important. Cela y va de la maturité de notre démocratie. 

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Envoyé spécial en Côte d’Ivoire

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