Présidentielle 2016 : l’opposition tente un dernier sursaut d’union

Amorphe, tétanisée, divisée, incapable de désigner des candidats valables qui pourront  porter valablement ses couleurs, les forces politiques surtout celles de l’opposition tentent de surmonter leurs clivages pour faire un choix unique.

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Pour la cause, un dernier conclave a eu lieu mardi dernier mais les crispations et les calculs politiciens inhibent encore l’ambition d’un choix consensuel. Le chemin paraît visiblement trop long pour être parcouru en quatre mois.

L’idée avait été sobrement avancée par le président Houngbédji lors de la dernière université de vacances du Prd. Face à la forte sollicitation dont son parti fait l’objet actuellement, il avait affirmé que le choix d’un candidat ne devrait pas être l’affaire du seul Prd et qu’il devrait se faire en concertation avec les autres forces politiques. Sur la même tribune, Candide Azannai avait aussi stigmatisé les aventures solitaires, ironisant sur des « loups solitaires » qu’il trouve dangereux pour la forêt et pour eux mêmes. Mardi dernier, cette idée a réuni les forces de l’opposition parlementaire qui ont réussi à porter Adrien Houngbédji au perchoir  en mai dernier. Pour une première fois après cette élection, cette opposition a pu encore se réunir pour discuter de la présidentielle. L’exercice n’était pas aisé puisque le bloc de l’opposition s’est désintégré depuis des mois avec la résurgence des querelles Prd- Rb d’antan. L’Un s’est engagé dans une aventure de choix de candidat unique qui devrait être désigné entre Emmanuel Golou et Eric Houndété. Le Prd a affiché clairement  ses ambitions de chercher un candidat hors de sa formation politique et la Rb semble, elle, s’occuper à gérer ses querelles intestines et la vague de contestataires qui s’opposent aux ambitions politiques de son président Lehady Soglo. L’alliance Soleil n’existe que de nom puisque chaque élément du groupe a retrouvé son indépendance. Certains ont d’ailleurs rejoint sans scrupule les Fcbe. Les alliances Fdu et And ont aussi connu des démissions en leur sein. La messe était dite depuis et chacun cherchait de son côté. Ainsi divisée, l’opposition parlementaire devrait faire face à une autre donne. Celle des candidatures de Patrice Talon et de Sébastien Ajavon qui passaient pour les deux plus gros bailleurs de l’opposition depuis des lustres. Chose curieuse, ces magnats des affaires sont les plus en vue jusqu’à ce jour, bénéficiant de soutiens des populations de toutes les contrées du Bénin. Tout se passe comme s’ils ont réussi à ravir la vedette à la classe politique.

Sursaut d’orgueil

Sentant le danger de se voir disparaître au profit des magnats des affaires, la classe politique tente de se sauver la face. Elle est consciente que l’arrivée des hommes d’affaires est une menace pour elle. Le risque de voir les hommes d’affaires phagocyter toute la classe politique  est grand dans la mesure où ils ont plus de moyens que les partis et bénéficient d’un bon capital d’estime. Le deuxième challenge est celui de se surpasser pour montrer à l’opinion publique qu’elle n’est pas dépendante financièrement de ces hommes d’affaires et que sans ceux, elle peut bien exister. Pourtant depuis l’annonce de la candidature des hommes d’affaires, la classe politique est restée amorphe comme si elle avait été sevrée de ressources pour mener des activités. Pour faire bonne mine à l’opinion, les hommes politiques ont décidé de s’affranchir des hommes d’affaires. Selon des indiscrétions, ils s’organisent pour réellement pour avoir des candidats désignés en leur sein afin d’anéantir des hommes d’affaires qui ont décidé de marcher sur leurs plates bandes. Un grand défi dans un contexte politique marqué  par la marchandisation des suffrages. Mais la classe politique y tient comme  à la prunelle de ses yeux

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