Retour de Patrice Talon : que la compétition présidentielle démarre enfin !

Parti de Cotonou en 2012, Patrice Talon y est revenu hier. Tel un pèlerin venu de la Mecque, il a pris le même vol qu’eux d’Abidjan. Trois ans après son départ de Cotonou, il y revient avec une grosse ambition : prendre le pouvoir des mains de son meilleur ennemi du moment. Un projet politique presque fou qui a tétanisé presque toute la classe politique et  l’enjeu de la présidentielle.

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Patrice Talon est revenu au bercail comme il est parti. Furtivement. Seuls quelques privilégiés faisant partie du premier cercle concentrique autour de l’homme d’affaires étaient informés. Son associé Olivier Boko qui a fait l’exil avec lui, le député et avocat personnel Joseph Djogbénou, son bouillant collègue Candide Azannaï et l’expert comptable Johannès Dagnon et quelques membres de sa famille. Pas plus. Le gros lot des partisans, des férus et des courtisans était tenu loin de cette information gardée secrète. Même la bande défilante de canal3 n’a pas changé grand-chose. Lorsqu’ils se sont précipités pour aller à l’aéroport, Talon n’y était plus. Ils n’ont eu la malchance de se voir servir : «  il est parti depuis. Il n’a pas fait plus de cinq minutes ici ».

Au domicile aussi, beaucoup d’hommes politiques ne s’y sont pas rendus. En dehors de ceux qui attendront la nuit pour raser les murs, on peut bien noter cette méfiance, un dédain, c’est selon. En effet, depuis que Patrice Talon a dévoilé ses ambitions d’être candidat à la présidentielle, la plupart des hommes politiques sont tétanisés, déçus. Pour beaucoup, ils craignent l’arrivée de quelqu’un qui vient leur ravir la vedette. Pour d’autres, de perdre un bras financier de première main. D’autres encore sont dans l’expectative et attendent encore un peu, le temps de voir les choses s’éclaircir. C’est ce qui explique en grande partie, l’apathie observée au sein de la classe politique. Tout semblait attendre et dépendre de Talon. « Si je bouge trop et fais trop d’actions on dira que c’est Talon qui m’a donné de l’argent », nous a confié un homme politique. On voyait beaucoup s’agiter les petits candidats, sans parti et sans gros moyens. L’annonce de la candidature de Sébastien Ajavon, un autre homme d’affaires a envenimé davantage la méfiance. C’est ce qui explique le fait que personne n’ose faire de ralliement politique pour soutenir tel candidat. On attend d’abord, le temps de voir clair. Mais l’arrivée de Talon peut changer la donne. Dans le camp présidentiel, on doit se montrer plus organisé, plus cohérent pour ne pas perdre du terrain face à leur meilleur adversaire politique. Maintenant, la compétition va devoir commencer surtout que celui qui est revenu a bien dit qu’il est un « compétiteur né ». Ceux qui se plaignaient du silence, du vide et de l’absence d’activités politiques peuvent se frotter les mains.

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