La confusion des dates plombe l’affaire Dangnivo

A quelle date a-t-on réellement arrêté le sieur Alofa pour vol de moto? C’est l’une des principales questions qui ont nourri les débats ce mercredi 11 novembre, deuxième jour des assisses spéciales dans l’affaire Dangnivo, à la Cour d’appel de Cotonou.

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Flou total autour de la date de l’arrestation du nommé Codjo Alofa pour vol de moto. La pomme de discorde au Jour2 des assises spéciales de l’affaire Dangnivo ce mercredi 11 novembre à la Cour d’appel de Cotonou a été surtout l’absence de concordance des dates relevées de l’arrestation du présumé assassin.

Selon ce qui est écrit dans le registre du commissariat de Godomey il a été arrêté le 23 août 2010. Une date qui ne correspond pas à ce que rapporte le procès-verbal détenu par Me Joseph Djogbénou, avocat de la partie civile, dans lequel il est indiqué qu’Alofa a été arrêté le 16 août 2010. En effet la date d’arrestation du présumé assassin sera déterminant pour la suite des assises. Le crime a été commis dans la nuit du 17 août 2010. Sur ce, avec  le 16 août comme date d’arrestation de Alofa dans le dossier d’un vol de moto, on se demanderait alors comment quelqu’un qui n’est plus en liberté depuis la veille du crime ait pu commettre ledit crime dont on l’accuse.

Aledji et Akofodji à la barre

Me Joseph Djogbénou et Me Zinflou ont formulé la requête de la comparution des personnes dont les noms ont été cités par les présumés assassins la veille. Et pour rassurer les deux parties, le représentant du ministère public, le Procureur général Gilles Sodonon a fait comprendre à la Cour qu’il avait déjà pris des mesures nécessaires afin que ces derniers comparaissent. Comme l’a indiqué le procureur général, Grégoire Akofodji, ancien ministre de la justice au moment des faits, le commissaire Prince Alédji ont effectivement comparu.

Rétropédalages

C’est la consternation à la Cour d’appel de Cotonou en ce deuxième jour des assises spéciales de l’affaire Dangnivo. Une fois à la barre, l’ancien ministre de la justice, Grégoire Akofodji a étonné plus d’un. A la question de savoir s’il a rencontré la famille de l’ancien cadre du ministère de l’Economie pour leur présenter ses condoléances, Grégoire Akofodji  répond dans un premier temps l’avoir fait avant de se reprendre plus tard pour dire qu’il n’a jamais rencontré la famille de Dangnivo,  seul, ni même avec le chef de l’Etat.

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Le commissaire Prince Alédji, cité par les deux présumés assassins a aussi comparu. Dans ses déclarations, le commissaire s’est mêlé les pédales. Il a donné deux réponses contradictoires à une même question. Répondant à la question de Me Zinflou, avocat de la défense, le commissaire a reconnu avoir présenté le sieur Amoussou Donatien dit « Dona » à Alofa afin que ce dernier l’identifie parmi tant d’autres personnes, son complice dans l’affaire Dangnivo. Mais sur le fait qu’il l’a fait au palais de la République, le commissaire Aledji nie tout en bloc et indique qu’il n’a jamais travaillé à la Marina et n’a jamais rencontré « Dona » dans le cadre de cette affaire en ces lieux. Curieusement, l’instant d’après , le commissaire Aledji revient sur ces propos et déclare n’avoir jamais procédé à l’identification de « Dona » en présence d’autres comparses. D’autres déclarations du commissaire Aledji  sont restées non convaincantes pour les avocats de la partie civile et de la défense. A préciser que le commissaire Aledji est parti sur la pointe des pieds sans attendre les déclarations d’un autre témoin de la rencontre de la Marina.

Intrusion de l’exécutif dans la procédure judiciaire

La procédure judiciaire dans l’affaire Dangnivo, selon un avocat, est loin d’être respectée. Et pour cause, l’ancien ministre de la justice, Grégoire Akofodji a fait des révélations qui sous-entendent cette affirmation. Le problème ici, c’est la date à laquelle le juge d’instruction a formulé la demande d’un expert étranger devant examiner le corps présumé de Dangnivo retrouvé derrière la maison du principal présumé assassin, Alofa Cossi. Selon les preuves fournies par Me Djogbénou, c’est le 5 octobre 2010 que le juge d’instruction en charge de l’affaire a officiellement saisi la République fédérale d’Allemagne afin qu’il mette à la disposition de l’Etat béninois, un expert qualifié pour examen d’un corps. Mais curieusement, le gouvernement béninois avait déjà saisi le 30 septembre 2010, via le ministère des affaires étrangères, l’Allemagne pour la même cause. Chose curieuse, c’est, le même expert retenu par le gouvernement béninois qui a été choisi par le juge d’instruction. Me Djogbénou a alors expliqué à la Cour, comment le gouvernement a joué dans cette affaire, le rôle de la justice

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