Président à vie : Kagame, protégé de la communauté internationale ?

Paul Kagamé, on n’en parle pas. La Communauté internationale a choisi de « ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire » à propos du président rwandais qui avance à grands pas dans son projet de changement de la constitution.

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Alors que les cas des deux Congo et du Burkina Faso continuent de faire couler encre et salive sur le continent africain, Paul Kagame fait son coup sous le regard complaisant de la communauté internationale. Jeudi 29 octobre, le parlement acquis à sa cause a adopté à l’unanimité le projet de réforme de la constitution de 2003 devant permettre au président Paul Kagamé de s’offrir un troisième mandat de sept ans. Et ce n’est pas tout, avec leur bénédiction, Paul Kagamé peut encore se taper deux autres mandats de cinq ans. Soit au total la possibilité de faire encore 17 ans échelonnés en trois nouveaux mandats à la tête du pays. Et dire que la communauté internationale a vivement condamné le coup de force de Pierre Nkurunziza qui s’est arrogé un troisième mandat contre vents et marrées au Burundi, on s’étonne du mutisme de cette même communauté internationale sur le cas rwandais. Et c’est à juste titre que la Fidh et des organisations membres de la coalition « Mon vote doit compter », somment la communauté internationale de rappeler Paul Kagamé à l’ordre en condamnant avec la dernière rigueur et fermeté cette tentative susceptible de mettre en péril la démocratie au Rwanda. Dans une déclaration conjointe, les organisations associées à la Fidh ont mentionné qu’«après les coups de force constitutionnels opérés au Burundi et en République du Congo, la question du respect des principes démocratiques et de l’alternance politique se pose désormais au Rwanda » et « La communauté internationale doit dénoncer et prendre des mesures fermes et concrètes contre ces chefs d’Etat qui cherchent à se maintenir indéfiniment au pouvoir ».

Comme au Burundi

Le Rwanda en dépit de l’air d’un pays en plein essor qu’il présente, n’est pas loin du Burundi en termes de musèlement de l’opposition politique par le régime en place. La Fidh et les organisations locales de défense des droits de l’homme, parlent d’un « climat politique tendu au Rwanda où les partis politiques d’opposition ont été très largement réduits au silence et toute voix indépendante ou contestataire est réprimée » Sur ce, il y a les cas des journalistes, des organisations de la société civile dont la Liprodhor, la Lgdl, d’artiste comme Kizito Mihigo qui ont fait les frais d’un embrigadement des libertés au Rwanda de Paul Kagamé. Ces excès de zèle du régime Kagamé n’ont pas échappé aux mécanismes assurant la veille des droits humains et de la liberté d’association des Nations Unies, de l’Ua et autres organisations internationales qui ont régulièrement tiré sur la sonnette d’alarme. Avec autant d’indicateurs qui font craindre l’avènement d’un régime totalitaire au Rwanda, il est à se demander pourquoi la Communauté internationale reste muette comme une carpe face à ce qui se passe au Rwanda. Les gendarmes du monde qui ont condamné Nkurunziza ne sont-ils plus de veille? Au pouvoir depuis 1994 après le génocide, Paul Kagamé est-il dispensé du respect d’alternance au pouvoir voulu dans tout processus démocratique ? Wait and see.

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