Commission de la Cedeao : Yayi trouve un bon instrument de chantage politique

Lors du dernier sommet de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest(Cedeao), le président Boni Yayi a réalisé un exploit diplomatique inouï, celui de faire gagner par le Bénin le très prestigieux poste de président de la commission. Mais connaissant la propension du Chef de l’Etat pour la politisation de tout, il y a fort à parier que le poste soit fortement utilisé pour faire chanter certains potentiels candidats.

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Il passe pourtant pour l’un des Chefs d’Etat les plus frétillants de la zone Cedeao. Toujours présents aux grands rendez-vous, rigolant bien avec ses collègues et devisant souvent sans réserve avec tout le monde.  Son caractère affable a fini par payer certainement. Lors de la 48è session ordinaire de la conférence des Chefs de l’Etat et de gouvernement de la Cedeao tenue à Abuja la semaine dernière, le Bénin a gagné le prestigieux poste de président de la commission, le plus haut poste administratif de la communauté. Il s’agit d’un grand exploit diplomatique vu la concurrence autour de ce poste. Yayi aura ainsi réussi, son 2è grand exploit sur le plan africain après celui de se faire élire par ses paires président en exercice de l’Union africaine. Mais habillement et contrairement à la pratique, Yayi a fait décrocher le poste à blanc pour le Bénin. Il n’a pas troqué la candidature d’un compatriote et s’est juste contenté de vendre le Bénin pour un poste auquel il doit pourvoir ultérieurement.

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Il a jusqu’en février pour proposer le nom du Béninois à qui il entend confier cette responsabilité puisque selon le calendrier de l’institution c’est en mars prochain que le nouveau président prend service. Hasard du calendrier mais belle coïncidence, cette période correspond à celle de l’élection présidentielle au Bénin. Et connaissant le Chef de l’Etat, il est évident que le poste entre en jeu pour les négociations politiques en cours entre les acteurs politiques. Le président Boni Yayi pourra utiliser ce poste pour dissuader, faire chanter et même pour punir. Très engagé pour la perpétuation de son régime après 2016, il pourrait bien s’en servir pour dissuader certains candidats ‘’casse-pied’’. On susurre dans les coulisses le nom de l’ancien ministre des affaires Nassirou Bako Arifari ou de Jean- Marie Ehuzu son prédécesseur. Le premier a maintenu sa candidature pour la présidentielle en dépit des pressions. Boni Yayi pourrait utiliser ce poste pour le calmer et l’amener à surseoir à son projet. Il pourrait aussi utiliser ce poste pour les tractations du second tour au cas échéant. Dans tous les cas, Yayi tient un bon maroquin en main et il saura le rentabiliser pour la présidentielle. En bon politicien, ce poste pèsera dans la balance. Il est évident que Yayi ne donnera rien s’il n‘espère rien en retour

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