Veille d’élection : nos sept péchés capitaux

Regardons-nous tels qu’en nous-mêmes. Saisissons-nous, à cette veille d’élection, dans le miroir de notre vérité, de la vérité. Nous ployons sous la charge de sept péchés capitaux. Des péchés qui s’étalent sur nos fronts.

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C’est à croire que nous avons renoncé à les cacher. Quels sont-ils ces péchés capitaux que nous portons haut comme l’étendard de nos bêtises triomphantes ? – L’argent-roi. Il a la meilleure cote à la bourse de nos valeurs actuelles. Car tout se vend, tout s’achète, tout se monnaye. Désormais, c’est à l’aune du magot et du fric que s’apprécie une vie, que s’évalue un être humain, que s’estime une existence. L’argent, jusqu’ici, a fait des rois. Désormais, il prend des grades. Il est en passe de devenir roi.

– La démagogie. Les enchères sont ouvertes et l’on surfe, sans vergogne, sur les sentiments des populations. On promet, ici, la lune. On caresse, là, de vaines chimères. On bâtit, plus loin, des châteaux en Espagne. La foire à la démagogie bat son plein. Peut-il en être autrement ? Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient. La messe est dite.

– L’absence de débats. Chacun s’exerce à vendre sa camelote. Et derrière l’écran de fumée des paroles, un vide abyssal. Rien comme propositions intelligentes. Sinon et dans le meilleur des cas, un programme standard, un fourre-tout à tenir pour un simple catalogue de vœux pieux. A la vérité, à voir notre pays tel qu’il va, a-t-on encore besoin d’un projet de société pour donner du crédit à une candidature ? Qu’il suffise que chaque candidat dise ce qu’il compte faire face à nos malheurs devenus récurrents, quotidiens.  Maria Gléta, la question des examens et concours frauduleux, le délestage intempestif, l’insécurité permanente, la soif d’eau imposée aux populations, les contreperformances de notre système éducatif, la corruption endémique, la Liste électorale permanente informatisée en permanente correction, ICC Services, le siège du Parlement, la pénurie de carburant, la carte des ressources du sous-sol de notre pays suspendu depuis à la branche majeure de l’oubli… La liste est longue et ne saurait être limitative. Qui saura prendre en compte les vrais besoins des Béninois justifiera du meilleur programme de gouvernement.  

– La violence. La bête qui sommeille en chacun de nous peut se réveiller à tout moment. Comme on le dit, sur la foi de ce qui se passe ailleurs, « on sait quand çà commence, on ne sait pas comment çà se termine ». Gardons-nous de céder aux démons du désordre et des voies de faits. Nous détruirons le peu que nous avons construit et réalisé. Nous déchirerons le pagne encore fragile de la nation en construction. Nous nous éloignerons les uns des autres. Nous nous bouclerons dans nos « bantoustans » respectifs. Et Dieu sait qu’il n’est point de salut, dans un monde qui se globalise, pour des entités faibles.

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Nous sommes coutumiers du fait. Nous avons réussi à perfectionner la fraude en l’informatisant. Et la machine qui devrait nous aider à aller plus vite nous pousse à nous dépêcher lentement. Pourquoi cela ? Silence, on fraude. Alors que nous nous enfonçons nostalgiquement dans le passé avec l’image défraîchie de berceau des conférences nationales en Afrique, le Burkina Faso se projette vers l’avenir. C’est la vitrine souriante du processus démocratique en Afrique. On y vote dimanche. Les résultats s’affichent dès le lendemain.

– La dérive raciste. Depuis que le franco-béninois Lionel Zinsou s’est fait inviter dans le « gloglo » béninois, il y a comme un usage abusif de mots qui préfigurent une dangereuse dérive raciste. Il faut savoir raison garder. Pour qui connaît l’histoire de nos pays, nous avons payé et nous continuons de payer un lourd tribut au racisme. Ne tombons pas dans le piège d’un racisme à rebours.  

– La rumeur et la médiatisation des querelles politiciennes. La parenthèse des élections favorise les bruits qui courent, des informations qui n’ont pas de source ou dont la source est inconnue. C’est de l’ivraie semée dans un champ de mil ou de maïs. La presse épouse vite les querelles qui ne sont pas les siennes. Elle a pu ainsi mettre le feu à un pays comme on l’a vu ailleurs. Dans une période aussi volatile que celle des élections, qui joue avec des allumettes joue à l’apprenti sorcier. Que Dieu protège le Bénin

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