Concertation sous la houlette du Président Soglo : Un front mort-né contre Lionel Zinsou

Sous la houlette de l’ancien président Nicéphore Soglo, un Front anti-Zinsou, constitué d’acteurs politiques de premier rang, prend progressivement forme. Mais vu sa composition, ce groupe laisse entrevoir des doutes sur sa subsistance et son efficacité éventuelle.

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La constitution d’un front politique anti-Lionel Zinsou. C’est l’une des grosses actualités au Bénin depuis ce 5 janvier 2016. Ce mardi, plusieurs personnalités politiques béninoises et pas des moindres se sont retrouvées au ‘’chant d’oiseau’’ à Cotonou, sous la houlette de l’ancien Président Nicéphore Soglo pour faire échec aux ambitions présidentielles du Premier Ministre Lionel Zinsou. En plus de l’ancien maire de Cotonou, Nicéphore Soglo et plusieurs autres personnalités, très remontées non seulement contre le régime Yayi mais aussi contre le choix des Fcbe ont pris part à cette concertation. Albert Tévoedjrè (pro-Koupaki), Candide Azannaï (pro-Talon), Richard Sènou, Célestine Zanou (Anti-Yayi), Philippe Noudjènoumè et le syndicaliste Jaques Ayadji (Front de refus du Bénin Wahala) Mathurin Coffi Nago, Alexandre Hountondji et Chabi Sika, pour ne citer que ceux-là. Le rapport de la séance indique que la « candidature de Lionel Zinsou a été au cœur de presque toutes les déclarations ». Sans se focaliser sur la personne de Lionel Zinsou, encore moins sur la couleur de sa peau, le cadre de concertation estime que « c’est le schéma qui le porte qui est source d’humiliation pour le peuple et l’élite politique ». Ils croient savoir que cela est une source de « déstabilisation pour le pays ». Selon le rapport, « Un comité de suivi est souhaité pour faire aboutir la présente concertation à un rassemblement plus grand qui prendrait le nom d’états généraux ou assises ». Ce rassemblement aura pour mission de se pencher sur « le cadre à fixer pour le choix du Président afin de ne choisir que des dirigeants au profil adapté à la fonction » et « la définition de feuille de route pour tout Président élu afin de rompre avec la navigation à vue en matière de gouvernance ».

Cacophonie

Désormais, ce groupe emmené par le président Soglo est au cœur de la polémique. D’abord, le contenu du discours anti-Zinsou de certains membres laisse à désirer. Ensuite, la composition même de ce Front en gestation. Son objectif est de barrer la route à la candidature de Lionel Zinsou. Pourtant, les forces constitutives du front ont chacune leurs ambitions propres. Ce cadre de concertation comprend les membres du front de refus du Bénin Wahala, les partisans de Koupaki, ceux de Patrice Talon et les derniers transfuges des Fcbe. Le Front du refus du Bénin Wahala ne veut pas de l’élection présidentielle de février prochain. Ses membres préconisent une transition pendant laquelle seront organisées les assises nationales. Cette option est contraire à celle des pro-Koupaki et des pro-Talon, qui eux, se battent d’ailleurs pour la victoire de leur candidat respectif. Contrairement au Front du refus d’un Bénin Wahala, Pik penche pour une « transition post-électorale ». En analysant les déclarations du président Soglo, on se rend compte que son lobbying ne vise pas l’organisation ou non de l’élection présidentielle. Il se bat plutôt contre la personne de Lionel Zinsou ; « la recolonisation ». L’ancien maire de Cotonou voit en la candidature du premier ministre une manifestation de la « FranceAfrique » dont il est un pourfendeur. Dans le même groupe, on retrouve l’honorable Chabi Sika. Cacique du régime Yayi, jusqu’à il y a quelques mois, ce désormais ex-fidèle des fidèles du chef de l’Etat n’en veut pas au yayisme dont il est l’un des artisans ; tout à fait contraire à la posture des pro-Talon ou du Front du refus d’un Bénin Wahala.   L’ancien député a la dent dure contre sa famille politique à cause de la procédure ayant abouti au choix de Lionel Zinsou comme candidat de l’alliance. Tout ceci, sans compter avec les antagonismes entre des acteurs, dont Azannaï et les Soglo  ou encore Koupaki et le camp Talon. Au fond, les participants à ce rendez-vous du chant d’oiseau forment un groupe hétérogène et incongru. Les acteurs ont des intentions diverses et des intérêts  disparates ; parfois antagonistes et. Pourtant, la présidentielle est dans 50 jours. Dans un tel contexte, peut-on vraiment attendre des actions concrètes et efficaces d’un tel regroupement? Difficile de miser pour Soglo père et ses vrais faux compagnons de lutte!

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