L’opération de distribution des cartes d’électeur qui a lieu par endroit sur le territoire national connait quelques irrégularités qui se répètent d’une zone à une autre, et surtout avec peu d’affluence dans certaines localités. Le constat dans quelques centres de Calavi et Cotonou.
1er centre de vote d’Abomey-calavi Agori : L’opération n’a commencé qu’hier
Mardi 23 février 2015 au centre de vote CESE A et B d’Abomey-calavi Agory. Il est 17h 25. L’opération de distribution de cartes d’électeur démarrée depuis une dizaine de jours dans d’autres localités du pays, vient à peine de commencer ici, aux environs de 15 heures, informe une des trois femmes chargées de l’opération dans ce centre. Evidence, l’affluence y est puisque l’attente a été longue dans le rang des populations de Calavi. Au premier jour donc, elles sont sorties massivement. « Nous pouvons dire que la population est sortie massivement ce premier jour. Elles viennent de telle sorte que nous n’arrivons pas à les satisfaire toutes. Du coup il y a des difficultés. Elles pensent que c’est parce qu’on ne veut pas les satisfaire et elles sèment de désordre » confie Corine Ayéna agent distributeur de cartes dans ce centre. « Pour d’autres, nous sommes complices du k.o qui se prépare » poursuit-elle. Et ajoute, «nous demandons aux autorités de nous aider en envoyant sur le terrain, des policiers afin qu’ils suivent le travail avec nous ».
Parlant des irrégularités sur les cartes, elle avoue n’avoir pas eu un grand nombre cette première journée. Toutefois, elle précise qu’il y a eu déjà quelques personnes dont les noms sont dans les registres mais qui n’ont pas leur carte. « A ceux-là nous disons juste que les cartes ne sont pas sorties mais ils ne veulent pas entendre. C’est difficile » fait-elle savoir avec désolation. « Hormis cela il n’y a pas d’autres cas d’irrégularité» conclut-elle. Debout dans l’affluence considérable des électeurs venus chercher leur carte, Martin Manada un des conseillers locaux se réjouit d’avoir pris sa carte. L’homme confie n’avoir eu aucune imperfection sur sa carte.
Complexe scolaire le Rocher : « Le Cos-lépi n’a rien corrigé »
Au centre de vote du complexe scolaire le Rocher, beaucoup d’anomalies sont enregistrées à en croire Yasmine, agent distributeur du centre. Démarrée depuis le jeudi 18 février, elle dit n’avoir délivré qu’une centaine de cartes sur 628 envoyées ici. « La population ne sort pas bien » fait-elle savoir. Elle précise que les quelques citoyens qui viennent se plaignent trop. Beaucoup d’entre eux, à l’en croire, disent que les corrections apportées à leurs anciennes cartes n’ont pas été prises en compte. « Le Cos-lepi n’a rien corrigé » dénoncent les électeurs, à en croire Yasmine. « Les cartes sont sorties avec les mêmes erreurs déjà portées à la connaissance du Cos-lepi et qui normalement devraient être prises en compte dans l’établissement des nouvelles cartes mais ce n’est pas le cas » présume Yasmine. Elle ajoute qu’en plus de cela il y a certaines personnes qui se sont enregistrées ailleurs mais dont les noms sont apparus dans d’autres centres. « D’autres se sont fait enregistrés à Parakou mais leurS cartes sont sorties ici. J’ai enregistré deux cas du genre. De même d’autres l’ont fait ici mais leurs cartes sont sorties à Abomey » confie-t-elle. Dossa Kpedji Marcelline, venue chercher sa carte d’électeur n’a pu l’avoir. La trentaine, elle avoue avoir trop souffert pour sa carte depuis le démarrage de la lepi au Bénin. « D’abord je me suis faite enregistrée au centre de vote CESE A et B d’Agory. Mais mon nom n’est pas sorti. Après de nombreuses courses, j’ai été orientée vers la Cena. A la Cena, ils m’ont délivré un papier que j’ai remis lors de la première correction de la Lepi mais cela n’a rien donné. Depuis que la lepi est venue je n’ai jamais voté. Pour cette fois-ci encore mon nom n’est pas sorti. Ils m’ont dit d’aller sur le site du cos-lepi voir mon nom mais c’est ce qu’ils m’ont toujours dit. Je l’avais déjà fait par le passé. Je suis fatiguée » se désole-t-elle toute abattue.
Zogbohouè : Erreur de centre de vote sur toutes les cartes
Démarrée depuis samedi 13 février dernier, la distribution des cartes d’électeur au quartier Zogbohouè dans le 9ème arrondissement de Cotonou se poursuit. C’est dans l’enceinte de l’Ecole primaire publique du quartier. A propos du processus de distribution, tout se passe bien outre le fait que certaines cartes se retrouvent dans un lot de cartes où elles ne devraient pas l’être. Du coup, leurs propriétaires sont tenus de patienter des heures, ou carrément revenir un autre jour pour se confier à un autre agent. Mais sur toutes les cartes, une erreur de nom de centre de vote. Sur les cartes, il est bien mentionné, « Centre de vote : Ecole primaire catholique ville neuve ». Il s’agit d’une erreur selon les habitués de vote dans ce quartier qui rappellent qu’au cours des dernières opérations de correction de la liste électorale permanente informatisée (Lépi) et des élections législatives, communales et locales de 2015, les responsables de l’établissement s’étaient opposés à ce que leurs locaux privés servent de centre de vote. Mais à la grande surprise, l’erreur n’a pas été corrigée sur les nouvelles cartes. Pourtant c’est toujours l’ancien centre de vote dans ce quartier qui sert de cadre pour la distribution des cartes et en servira pour le scrutin.
Akpakpa : La majorité des cartes déjà retirée
Dans les centres de distribution des cartes d’électeur dans le troisième arrondissement de Cotonou, plus l’affluence. Au Complexe scolaire d’Adogléta A et B, « les gens ne viennent plus comme attendu ; ça n’évolue pas. » informe un agent distributeur qui a acquit l’anonymat. A l’école primaire publique de Hlacomey, c’est parce que la majorité de la population a déjà retiré sa carte, apprend-on. Idem à l’Ecole Maternelle Maga d’Agbato. Ici Kassouin Monique confie, « il y avait d’affluence au début mais aujourd’hui par exemple, j’ai reçu 09 personnes. Il reste 128 cartes non retirées sur un lot de 494 cartes au total alors que les distributions prennent fin le vendredi prochain. » Et c’est la satisfaction chez ceux qui ont pu avoir le sésame. Par contre, d’autres se plaignent du fait qu’ils ne retrouvent pas leur carte alors que leur nom se trouve dans le registre. «Nous constatons un découragement de la part de la population surtout quand ils cherchent leur carte dans plusieurs centres sans retrouver. » affirme Kassouin Monique. A Hlacomey, ces derniers ne sont pas les seuls à se plaindre. Les agents distributeurs aussi. Mais eux, c’est à propos de la rémunération qu’ils jugent insuffisante par rapport au travail qu’ils font. Il y a eu une réduction de cette rémunération de 7000 à 2500 F Cfa, selon Kassouin Monique
Réalisation: Kévin Adokpo (stag) & Urbain Hountondji (stag)
Laisser un commentaire