Le Front paralyse l’école béninoise dès demain

Comme pressenti depuis plusieurs jours, le secteur éducatif béninois entre de nouveau en branle. Le Front d’Action des syndicats de l’éducation déclenche une grève d’avertissement de 48 heures à compter du jeudi 04 février prochain. Lisez ci-dessous l’intégralité de la motion de grève.

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PREAVIS DE GREVE

Cotonou, le 02 février  2016

A Monsieur le Ministre du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative et Institutionnelle,

Monsieur le Ministre d’Etat Chargé de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation,

Monsieur le Ministre d’Etat Chargé de l’Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle, de la Reconversion et de l’Insertion des Jeunes,

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Madame le Ministre des Enseignements Maternel et Primaire,

– Considérant la loi 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin ;

– Considérant la loi n°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin ;

– Considérant la motion de suspension de la grève du FRONT en date du  27 novembre 2015 et la décision patriotique de reprendre les cours le lundi 30 novembre 2015 ;

– Considérant qu’avant cette motion de suspension, le Gouvernement a pris des engagements contenus dans le Relevé de conclusions des négociations du jeudi 19 novembre 2015 et les décrets n°592 et 593 portant respectivement Statuts Particuliers des personnels enseignants du second degré et du premier degré : engagements  d’octroyer 1.25, de payer à partir de janvier 2016 en tenant compte de la Trésorerie nationale le rappel des 80.000 f , d’organiser un recrutement de 12 000 enseignants, de faire le recensement des vacataires ;

– Considérant la déclaration du Front en date du jeudi 21 janvier 2016 qui a fait le constat de la violation par le Gouvernement des accords du 19 novembre 2015 concernant notamment le payement des 1,25 de revalorisation  du traitement indiciaire des enseignants de la Maternelle, du Primaire et du Secondaire ;

– Considérant que cet acte du Gouvernement a suscité une vague de mécontentement général dans le rang desdits enseignants qui ont été majoritairement lésés dans le cadre de l’application de la mesure relative au 1,25 sur  les salaires du mois de janvier 2016 ;

– Considérant que les enseignants ont joué leur partition en reprenant effectivement les cours le lundi 30 novembre 2015, mais sont en train d’être remerciés en monnaie de singe par le Gouvernement ;

– Considérant la résistance des enseignants face aux manœuvres dilatoires  et la fuite en avant permanente du Gouvernement qui ont pour conséquence la perte inutile de temps en violation de la recommandation UNESCO-OIT relative au principe de bonne foi;

– Considérant les dispositions des articles 11 et 31 de la Charte du Front ;

– Considérant  enfin la synthèse des analyses et recommandations  issues des Assemblées  Générales organisées sur toute l’étendue du territoire national du mardi 26 au vendredi 29 janvier  2016, sur la base de l’évaluation du moratoire de 60 jours arrivé à terme le 31 janvier 2016 ;

Les organisations syndicales du secteur de l’éducation, réunies au sein du FRONT, dénoncent le mépris qu’affiche le Gouvernement vis-à-vis du système éducatif Béninois et de ses acteurs clés que sont les enseignants de la Maternelle, du Primaire et du Secondaire et décident d’observer une Grève d’avertissement de 48h pour compter du jeudi 04 février 2016 à 00h au vendredi 05 février 2016 à minuit avec organisation d’un sit- in prévu pour le lundi 08 février 2016 à 8h au Ministère de l’Economie et des Finances, pour exiger :

1- Le payement sans délai des 1,25 à tous les enseignants de la Maternelle, du Primaire et du Secondaire laissés pour compte ;

2- Le démarrage effectif du paiement du rappel de 80 000 f aux ayant-droits dans le cadre d’un échéancier précis ;

3- Le règlement de tous les problèmes liés à la formation et au reclassement des contractuels du secondaire recrutés en 2008 ;

4- Le règlement de tous les problèmes administratifs et financiers liés à la situation des contractuels du primaire et du secondaire recrutés en 2014 ;

5- L’organisation d’un concours de recrutement au profit des 4818 réservés à ANPE et aux volontaires aux fins d’atteindre l’effectif des 12 000 annoncés à grands renforts médiatiques.

En tout état de cause, le Front prend l’opinion publique nationale et internationale à témoin et rend le Gouvernement responsable des déconvenues qui découleraient du non-respect des engagements pris au nom de l’école publique.

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