Le contexte n’est plus aux inquiétudes mais plutôt aux motifs de satisfaction après le déroulement du 1er tour des élections présidentielles. Il fallait tout simplement rester fidèle au titre originel de notre série encore que toute inquiétude ne soit pas totalement dissipée.
Il est heureux de constater que le Bénin soit l’un des rares pays en Afrique Noire où le pouvoir en place est sérieusement mis en difficulté par des candidats de souche indépendante .Malgré l’alliance avec les deux plus grands et plus anciens partis politiques et l’utilisation de la machine étatique, le candidat des FCBE, selon les résultats de la CENA, ne mobilise que 28,44% suivi par Patrice Talon 24,80 % et Sébastien AJAVON 23,03% avec un peu plus loin Abdoulaye Bio TCHANE et Pascal Iréné KOUKPAKI .
Premier constat, avec un taux de participation de 64,03%, la réédition du KO de 2011 qui eut été conforme au poids mathématique des trois grands partis qui ont porté la candidature de Lionel ZINSOU a été transformée en simple rêve. Le peuple a sanctionné la trop grande présence de Yayi Boni puisque la rupture tant réclamée est beaucoup plus liée à sa personne. Si ZINSOU veut espérer une lueur d’amélioration de son score au 2éme tour, il a intérêt à demander gentiment mais fermement à YAYI de s’éclipser quelque peu du processus et surtout d’éviter le ridicule en engageant le Gouvernement dans un bras de fer avec les réseaux Gsm sur leur système de transaction financière rapide.
Quid de la position à adopter par les autres candidats faiseurs de roi ?
La logique est le respect des engagements pris au sein du Front de la Rupture auquel appartiennent Ajavon , ABT , PIK et consorts. Toute surprise semble à priori inimaginable au regard de la personnalité et de la force de caractère des trois sus cités qui ne sont pas des nécessiteux qui pourraient céder à l’appât du gain mirobolant au détriment de la volonté exprimée par le peuple. Toutefois l’humilité doit être de mise, tant du côté de Talon requérant, que du côté des sollicités membres de la coalition de rupture .Ne dit-on pas ‘’ qu’en Politique il n’y a pas d’homme il n’y a que des idées ; en Politique il n’y a pas d’ami il n’y a que des intérêts et enfin en Politique on ne tue pas un homme parce que c’est un simple obstacle que l’on écarte !!! ’’ Real Politique oblige en tant que mélange savant des principes sacro saints de Montesquieu sur la Démocratie et du réalisme pervers de Machiavel. La problématique est de savoir avec pertinence les arguments objectifs qui confortent les négociations de Talon ??
Les membres du Front de rupture seront dans le starting bloc des élections présidentielles de 2021 . Quelle chance ont-ils entre Talon qui partira après les 5 ans en leur laissant un prochain mandat unique de 7 ans consolidé par son soutien et Zinsou qui naturellement fera tout pour un deuxième mandat de 5 ans ??? Entre une position confortable dans 5 ans et une hypothétique chance dans 10 ans le choix est facile. A bon entendeur …. Salut
Ce qui m’inquiète toutefois et me réjouit à la fois est la ténacité et le jusqu’auboutisme de Yayi . Le pavé jeté dans la marre avec la décision du Conseil des Ministres d’auditer les opérations de paiement par FLOOZ sur le réseau MOOV et MOBIL MONEY pour le réseau MTN , porte son pan de ridicule mais permet de porter un éclairage sur l’ensemble des pratiques susceptibles d’aboutir à un achat des consciences ou des voix .J’espère que le Gouvernement aura l’intelligence de constituer une liste de pratiques plus palpables et fera des recommandations de surveillance plus responsable pour les prochaines échéances électorales ???
Il s’agit entre autres des :
- rétributions souvent ridicules des participants aux meeting racolés expressément pour la circonstance
- usage des moyens de l’Etat
- frais de mission payée aux fonctionnaires d’Etat en convoi de campagne du candidat du pouvoir en place
- distribution de biens d’équipement et gadgets acquis sur fonds de l’Etat
- passage gratuit sur les télévisions d’Etat si la formule est discriminatoire à l’égard des candidats opposés au candidat du pouvoir en place obligation de réserve du Président de la République garant de l’unité nationale et du Ministre de l’Intérieur garant de la sécurité nationale
- traitement équitable des candidats par les démembrements de l’Etat que sont les Préfets des Départements et les Maires….
Enfin je ne voudrais pas croire aux rumeurs qui prêtent à Yayi l’intention de faire désister Zinsou pour faire remonter Ajavon contre Talon. Il est vrai qu’en politique les hommes marchent sur la tête mais j’ai confiance au reliquat de dignité de Zinsou et Ajavon qui ont ont capital de confiance à préserver pour l’avenir contrairement à Yayi qui va à la retraite politique qui sera dorée suivant la manière dont il négociera sa sortie.
Dans tous les cas le peuple attend fermement la Cour Constitutionnelle au tournant de l’Impartialité et de la Justice
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