Journée mondiale de l’eau 2016 : L’intégrité, une priorité pour la disponibilité de la source

La communauté internationale a commémoré le mardi 22 mars la Journée mondiale de l’eau(Jme). Cette année, le thème choisi est : « Eau et emploi ». Depuis quelques années, l’accès à l’eau potable est devenu une priorité de développement.

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Pour y arriver, Water integrity network(Win), le réseau mondial pour l’intégrité de l’eau travaille depuis 2009 pour l’intégrité dans le secteur afin de permettre aux couches défavorables d’avoir accès à cette précieuse ressource.

Nul ne peut nier aujourd’hui l’importance de l’eau pour l’existence humaine. Tant qu’elle manque, la vie devient presque impossible. Cette importance de l’eau pour la vie est à la base de l’aphorisme : « l’eau est la vie ». La communauté internationale est si consciente de la situation qu’elle a fait de la question un élément de grande préoccupation en décrétant une journée mondiale de l’eau le 22 mars de chaque année. Plus que ça, l’eau est inscrite en grands caractères dans les priorités du développement. Elle figure parmi les nouveaux Objectifs de développement durable(Odd) adoptés l’année dernière à New York. L’Odd numéro six parle de « l’accès universel équitable abordable à l’eau potable ». Cette année, le thème de la Jme est : « Eau et emploi ». Ceci vise à montrer l’importance de l’eau dans la production et le développement de la communauté. Pour assainir la gouvernance dans le secteur et permettre l’accès de toutes les couches à cette ressource importante, Win et Transparency International travaillent depuis 2009 à relever le niveau d’intégrité dans le secteur de l’eau. Selon la déclaration de Deift de 2013, « l’intégrité dans le secteur de l’eau, c’est l’intégrité des personnes et des institutions gérant les ressources en eau. Elle concerne une prise de décision équitable, basée sur l’inclusion, honnête et transparente, redevable et dépourvue de corruption». Elle fait recours aux principes de transparence, de participation et de redevabilité (Trp). Au Bénin, la vision choisie est la Gestion intégrée des ressources en eau(Gire). Celle-ci aussi intègre les principes d’équité ( qui permet l’instauration de la tranche sociale dans la facturation de l’eau par la Soneb), de durabilité de l’environnement et de la responsabilité sociale, administrative et politique.

Le Bénin n’est pas resté en marge des activités du 22mars. Une conférence-débat parrainée par le recteur Brice Sinsin a été donnée ce jour à l’amphithéâtre Houdégbé. Consacrée au thème de la journée, elle a été animée par Euloge Agbossou, Directeur de l’Institut national de l’eau et un panel constitué d’André Zogo, coordonnateur du Partenariat national de l’eau(Pne), de Bernardin Elégbédé, Directeur général des ressources en eau(Dgre) et de Josué Sossou, de l’association Go-Bénin. Cette activité a été précédée d’une caravane qui s’est déroulée sur le campus. Le même jour, le Parlement des jeunes du Bénin, a présenté ces engagements pour l’eau à travers un livret blanc sur la place des jeunes dans la gouvernance de l’eau.

Un état des lieux inquiétant

Le rapport sur l’intégrité dans le secteur de l’eau est un état des lieux montrant comment la fragmentation et la corruption sapent les ressources et les services. C’est un ensemble de recommandations en faveur des actions du gouvernement, des acteurs du secteur, du secteur privé et des entités de la société civile. Actuellement 663 millions de personnes dans le monde manquent de l’eau potable. Selon le Joint monitoring programme(Jmp) for water supply and sanitation 2015 produit par Unicef/ Oms, le nombre mondial de personnes qui ne disposent pas d’une eau potable saine peut atteindre les 2,4 milliards de personnes qui n’ont pas accès à un assainissement de base. L’intégrité de l’eau est une mesure de la santé du secteur ; la corruption est une maladie qui atteint le plus les enfants, les femmes, les pauvres et les personnes démunies. La corruption dans ce secteur nuit à la capacité mondiale à nourrir les populations, à assurer l’accès à l’eau et la sécurité de l’énergie pour tous, à réaliser les ODD et à s’adapter aux changements climatiques. Le défi de l’intégrité consiste à parvenir à la transparence, la redevabilité et la participation dans tous les aspects de la gouvernance de l’eau – associés aux mesures de lutte contre la corruption. Ce rapport présente des cas de certains pays où la gouvernance dans le secteur de l’eau a été les plus orthodoxes. C’est le cas en Indonésie de l’entreprise publique de Jasa Tirta I qui est devenue un modèle d’intégrité grâce à l’adoption de normes internationales de comptabilité financière, de systèmes de gestion de la qualité, d’outils d’intégrité pour les employés, d’auto-évaluation des performances et d’évaluation comparative et par des pairs. Le rapport présente aussi des cas de mal gouvernance dans le secteur. C’est le cas du Bénin avec l’affaire Ppea2, une affaire de corruption de 4 millions d’euros. Quel sera la finalité du rapport ? WIN et ses partenaires utiliseront ce Rapport mondial sur l’Intégrité de l’Eau 2016 pour susciter un dialogue actif sur le sujet de l’eau et de la corruption avec les décideurs, les gouvernements, les agences internationales, les institutions, les citoyens et le secteur privé qui entraînera des changements, tant au niveau politique que pratique. WIN a prévu une série d’évènements pour faire connaître ce rapport dans le monde.

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Ppea2, une affaire classée ?

Un audit du programme national de l’eau de phase II à hauteur de 70 millions d’euros (PPEA II) au Bénin (50 millions d’euros provenant des Pays-Bas, 20 millions de l’UE) a dévoilé un détournement supposé de 4 millions d’euros par le Ministère de l’eau béninois. Cela a entraîné la suspension d’un programme néerlandais de coopération au développement engagé avec le Bénin pour préserver les fonds d’un nouveau détournement. De ce fait, les services prévus seront retardés. Depuis cinq mois c’est le silence radio sur cette affaire. Le Bureau de l’auditeur général(BAG) n’a rien dit sur cette affaire. Le plan de mise en œuvre et les différentes conditions posées par la partie néerlandaise n’ont pas été remplies et rien ne semble être fait pour la reprise effective de cette coopération.

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