Niger : Les misères du candidat Hama Amadou

Pour la troisième fois, la justice nigérienne a rejeté la demande de mise en liberté provisoire déposée par les avocats de Hama Amadou. Le dernier rejet en date, a eu lieu lundi 14 mars 2016 par la Cour d’appel de Niamey.

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Ce troisième rejet intervient à un moment décisif marqué par la participation de Hama Amadou au second tour de la présidentielle. La coalition pour l’alternance politique au Niger (Copa 2016)  qui réunit plusieurs partis de l’opposition, a tenté d’influencer en sa manière les autorités, en annonçant la semaine dernière,  le 8 mars 2016, sa suspension de la participation dans la suite du processus électoral. Elle a indiqué qu’elle se retirait de la suite des opérations électorales, Ce pour plusieurs griefs : l’absence de publication des résultats du premier tour de la présidentielle par la Cour constitutionnelle, la réduction de la durée de la campagne électorale du second tour de vingt-un à dix jours, et une forte machine de fraude préparée par le parti au pouvoir. Par cette déclaration, la coalition espérait embarrasser le régime qui ne pourrait aller aux élections sans la participation de l’opposition.

Surtout que la coalition a clairement demandé à ses représentants de se retirer de la commission électorale nationale indépendante.  Mais cette initiative de la coalition, n’a pas produit les effets escomptés. Au contraire,  le régime est resté  déterminé dans sa logique de fragilisation de l’adversaire du Président sortant. C’est dans ce sens, que l’on peut comprendre les commentaires des cadres du parti au pouvoir au sujet de ce retrait de la coalition. Ces derniers jugeaient prévisible ce désistement en alléguant que c’est parce que l’opposition a conscience de sa défaite à venir, qu’elle veut trouver des subterfuges pour justifier sa défaite. Ces propos des cadres du parti au pouvoir prouvaient bien que le régime n’allait pas céder à la pression exercée par la Copa 2016. C’est donc logiquement que la  Cour d’appel de Niamey, a rejeté la demande de mise en liberté du candidat Hama Amadou le lundi 14 mars 2016. Cette sentence de la Cour qui a découragé plusieurs supporters de Hama Amadou, n’a pas pour autant découragé l’ancien président de l’Assemblée nationale qui a tacitement maintenu sa candidature. A la date du 10 mars 2016, fixée comme délai de désistement des candidats, la Cour n’a enregistré aucune demande, ce qui laisse croire que les deux candidats, c’est-à-dire Mahamadou Issoufou, le Président sortant et Hama Amadou, adversaire du Chef de l’Etat, ont maintenu leur candidature. Ce sera à coup sûr, le second tour de toutes les misères pour Hama Amadou. Puisque comparé au premier tour, la suite des évènements risquerait d’être particulièrement compliqué pour l’ancien acolyte du Président Mahamadou Isoufou. Au premier tour, bien qu’étant en détention, il a bénéficié du soutien de la coalition qui a battu campagne pour lui et surtout qui avait des représentants au sein de la commission électorale nationale indépendante (Ceni). Situation complètement  renversée pour le second tour à venir.

Copa 2016, en se retirant de la suite du processus électoral,  retire aussi incidemment son soutien à Hama Amadou tant dans l’organisation de sa campagne électorale du second tour que sur la présence de ses représentants au sein de la Ceni. Le retrait de ses représentants au sein de la commission électorale constituera une carte blanche donnée au régime qui pourra en plus des autres stratégies de fraudes, manipuler les résultats à son vouloir. C’est à ce niveau que l’on peut s’interroger sur l’opportunité de la candidature de Hama Amadou. En lieu et place d’une victoire tant espérée et rêvée, sa participation à ce second tour de la présidentielle du 20 mars prochain, apporterait plutôt de la crédibilité à un scrutin fondé sur l’iniquité. Et pour se prémunir de tous effets de surprise, la justice nigérienne vient de décider de l’ouverture des poursuites du détenu-candidat à partir du 23 mars 2016.  Pour que même en cas par extraordinaire de sa  victoire le 20 mars prochain, qu’il soit immédiatement inculpé dans le cadre du procès. Cela sera possible, puisqu’avant cette date il n’aura pas encore pris fonction. Un encerclement de  misères pour le pauvre Hama Amadou

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