Coupures du courant électrique : La SBEE n’en est pour rien (communiqué)

Le Bénin fait face, depuis des semaines déjà, à une situation énergétique assez fragile. En, effet, les répétées coupures du courant que connaît le pays créent assez de dommages aux populations et portent atteinte à l’économie.

Publicité

Les Béninois, face à cette situation, s’en prennent à la SBEE qui, selon leur compréhension, n’assure pas correctement son rôle. Mais la réalité est toute autre. La Société Béninoise d’Energie Electrique n’en est pour rien dans le délestage que connaît actuellement le pays. Cette situation est plutôt due aux fournisseurs de la Communauté Economique du Bénin qui, par ces temps d’étiage et de grande chaleur, n’arrivent plus à satisfaire pleinement à leurs engagements. Ces partenaires de la CEB, que sont le Ghana et le Nigeria, ne parviennent plus, quelquefois même, à fournir le moindre kilowatt à la CEB, plongeant ainsi dans le noir, aussi bien le Bénin que le Togo, qui sont les pays desservis par la CEB. La SBEE, face à cette incapacité, envisage d’entreprendre un certain nombre d’actions afin de continuer à satisfaire ses clients dans les meilleures conditions.

Voici l’état des lieux

Le Bénin dispose, sur son territoire, de 10 Mégawatts propres à lui et 80 Mégawatts fournis par les centrales louées. Au total, 90 Mégawatts, contre un besoin aux heures de pointes (18h-23h) de 240 Mégawatts. Le Bénin a négocié et obtenu auprès du Togo 15 Mégawatts, aux heures de pointe et 30 Mégawatts aux heures libres, soit au total 105 Mégawatts, contre 240 Mégawatts.

La communauté Electrique du Bénin (CEB), qui alimente le Bénin et le Togo, dispose :

  • D’une centrale hydroélectrique de Nangbéto (65 Mégawatts) en haute saison de pluie ;
  • De 24 Mégawatts en saison d’étiage ;
  • De 02 turbines à gaz de 20 Mégawatts, une installée à Cotonou, une à Lomé.

Au total, la CEB dispose de 105 Mégawatts comme production propre.

Publicité

Pour couvrir les besoins des deux pays, la CEB a signé un contrat de fourniture électrique avec la VRA au Ghana (50 Mégawatts), la CN au Nigeria (200 Mégawatts), et en Côte d’Ivoire (20 à 30 Mégawatts).

Pendant cette période actuelle de chaleur, la VRA ne garantit que 10 Mégawatts à la CEB, le Nigeria entre 50 et 120 Mégawatts. Parfois, ces fournisseurs, suite à des perturbations chez eux, n’arrivent plus à servir la CEB, rompant ainsi l’équilibre précaire au niveau de la communauté.

Les 105 Mégawatts propres à la CEB ajoutés aux 230 Mégawatts qu’elle importe, arrivent à peine à couvrir les besoins du Bénin et du Togo.

Lorsque pour une raison ou une autre le Nigeria (TCN) se retire, l’équilibre précaire qui existait est totalement rompu et amène le Bénin et le Togo à procéder au délestage.

S’il est vrai, malheureusement, que dans le sous-secteur de l’électricité on ne peut pas parler d’indépendance, plutôt d’autonomie, il faudra que le Bénin, dans sa nouvelle politique d’orientation, revoie les fondamentaux dans le domaine, pour garantir au moins 60 % à tout moment de ses besoins en consommation d’énergie électrique, comme l’ont fait d’autres Nations, avant de mettre en commun leurs moyens de production d’énergie électrique.

Quelle nouvelle orientation faut-il donner dans le sous-secteur de l’électricité au Bénin ?

-En urgence :

Réhabiliter tous les moyens de production de la SBEE estimés à 60 Mégawatts ;

En parallèle à cette action, le Bénin et le Togo paient leurs dettes vis-à-vis de la CEB, évaluées à 63 milliards, dont 20 pour le Bénin, et le reste pour le Togo. Ce qui permettra à la CEB d’épargner ses dettes vis-à-vis de la TCN et obtenir d’elle une augmentation de 200 à 300 Mégawatts en permanence.

Au même moment, revoir le code bénino-togolais qui octroyait à la CEB le droit d’être acheteur unique, pour ne lui concéder que le droit d’être transporteur.

Au même moment, voir les projets de production d’énergie électrique au niveau de l’Etat, qui ont respecté les procédures dans le cadre de la loi de passation de marchés publics au Bénin, en activant lesdits projets pour le démarrage effectif de leur installation.

Revoir les conditions de location des centrales louées en cours d’exploitation en vue d’une autre prospection pour garantir les besoins des populations avec des coûts compétitifs du kilowattheure ; et ceci avant fin décembre 2016.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité