Surfant sur une côte de popularité en hausse avec l’aboutissement du processus de découpage territorial et l’espérance de paix et de réconciliation suscitée chez les Protestants, Patrice Talon décide de regarder un peu du côté de la justice secouée par quelques mouvements d’humeur.
Mais ici, sa mission de bons offices n’a pas encore donné de résultats. En face, une Unamab (Union nationale des magistrats du Bénin) toujours intransigeante sur les moindres atteintes à l’indépendance de la justice.
Après les défis économiques, Patrice Talon se montre soucieux de la paix et de la quiétude dans le pays. Depuis quelques jours, c’est dans son costume de faiseur de paix qu’il s’illustre le mieux. Que ce soit à Ouidah, Savalou et même dimanche à l’église protestante Béthanie d’Akpakpa, c’est à la recherche de la paix que Patrice Talon est allé.
On pouvait croire à un chantier inutile mais le Chef de l’Etat a compris que la paix est inhérente au développement et que sans elle, les réformes pourraient être plombées. C’est ainsi qu’hier soir, entre deux séances de travail, il a rencontré les acteurs judiciaires. Magistrats, avocats et quelques auxiliaires de la justice y étaient conviés par le président. Son objectif : faire revenir la paix dans la maison justice où les magistrats ont très tôt déterré la hache de guerre contre le régime en place.
Mais à cette rencontre, l’Unamab est restée campée sur sa position. Selon des informations ébruitées des sources qui ont pris part à cette rencontre, c’est sur la manière de conduire les discussions que l’Unamab n’est pas d’accord. Pour elle, pas question de mener des discussions dans un cadre général et confus où il y a des avocats et d’autres acteurs. Elle en aurait fait une préoccupation préjudicielle avant toute discussion. Les mêmes sources renseignent qu’elle aurait, à travers son président, déploré les agissements du gouvernement qui semblent porter flanc à une violation des décisions de justice. Le Chef de l’Etat, saisissant cette perche, aurait réagi en clamant une fois pour toute sa neutralité et celle de son gouvernement dans l’affaire du non respect de la décision du tribunal de Porto- Novo sur l’interdiction de l’Ag de la Fédération béninoise de football. Selon d’autres sources, il aurait contredit proprement le président de l’Unamab et lui aurait même demandé de sortir des preuves des accusations contre sa personne et son gouvernement. Cette première réunion, en attendant une deuxième, a un goût amer d’un premier échec du président Talon ; lui qui a une ferme volonté de mettre fin aux mouvements cycliques qui secouent régulièrement la justice béninoise
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