Rapport de la commission Djogbénou : les critiques du professeur Salami

Le rapport déposé mardi 28 juin dernier par la Commission technique chargée des réformes politiques et institutionnelles présidée par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Joseph Djogbénou, continue de susciter des réactions. La dernière en date est celle du Professeur de droit Public de l’Université d’Abomey-Calavi, Ibrahim Salami.

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Sur l’émission « Le Grand débat » de la radio privée Soleil Fm, le constitutionnaliste a passé au crible le rapport de la Commission dite Djogbénou. De cet examen, le professeur de droit public relève des insuffisances notamment en ce qui concerne la position sur la question du mandat présidentiel unique. Me Ibrahim Salami estime que le raisonnement de la commission sur cette question qui tient à cœur le chef de l’Etat ne tient pas la route.

« Je suis très réservé contre ce raisonnement qui dit qu’un ne peut pas augmenter mais on peut réduire le nombre de mandat.  Si un chef d’Etat dit je veux réduire le caractère renouvelable une fois et que la cour va dans le même sens que ce candidat élu, un autre candidat pourrait en 2021, en 2026 et dit finalement, moi je pense qu’il faut faire trois mandats », a souligné le constitutionnaliste.

L’homme de droit fait remarquer que ce faisant, « on serait dans du yoyo constitutionnel ».

Foncièrement contre le mandat unique

Tout au long de l’émission, l’enseignant de droit à l’Université d’Abomey-Calavi n’a pas caché son opposition à cette proposition de mandat présidentiel unique du président Talon.  

« Moi, je vous le dis avec mes arguments et mes convictions, je suis contre l’idée du mandat unique », a clairement déclaré Me Salami qui craint une remise en cause de l’actuel système qui marche.

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Pour Me Salami, le modèle politique béninois qui, reconnait-il, a pris un coup de fatigue, a simplement besoin d’être revitalisé et non remis en cause. Aussi, soulignera Me Salami, le système démocratique installé par la conférence des forces vives de la Nation de février 1990, ne permet pas ce changement voulu par le numéro 1 des Béninois. « L’idée du mandat unique peut-être un choix mais alors il faut considérer qu’on est plus dans le même système et qu’il faut changer le pacte démocratique qui a été passé à la conférence nationale. On ne peut pas rester en même temps dans le pacte de la conférence nationale et dire qu’il faut passer au mandat unique », a révélé Professeur Salami qui invite  « les acteurs politiques, les juristes, surtout les constitutionnalistes à garder la lumière pour qu’on ne joue pas à l’apprenti sorcier en ce qui concerne la chose constitutionnelle et qu’on ne fasse pas des expérimentations ». 

 

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