Quel système éducatif pour le développement du Bénin? (Suite et fin)

Le système éducatif a pour objectif de concilier la formation et l’emploi pour avoir une grande efficacité interne et externe. Ce système va produire une main d’œuvre de qualité et en quantité selon le besoin de l’économie béninoise ; ce qui pourrait induire une augmentation de la production.

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En effet, selon le modèle de Cob-Douglas, la production est fonction du capital et du travail (main d’œuvre). Ainsi donc, les entreprises n’auront plus de difficultés pour trouver les travailleurs dont ils ont besoins, les chantiers ne manqueront plus d’ouvriers qualifiés, les entreprises étrangères (BTP Chinoise) n’importeront plus de la main d’œuvre, les investissements étrangers pourraient s’accroitre car, en dehors de la matière première, les investisseurs se rapprochent de la main d’œuvre qualifiée et abordable. C’est l’exemple de la Chine où les grandes entreprises se sont délocalisées pour profiter, entre autre de la main d’œuvre qualifiée en abondance. Un autre impact pourrait être la réduction du coût de production, donc la réduction des prix sur le marché des produits de consommation. Pour que l’économie puisse bénéficier de ses avantages, comment financer ce système pour sa mise en œuvre?

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Financement de l’éducation

Les besoins pour cette nouvelle école se résument aux infrastructures (salle de classe,  laboratoire, ateliers, salle d’informatique, matériel didactique, air de jeu etc.), au recrutement et à la formation des enseignants et autres. Pour financer toutes ces rubriques, nous avons identifié trois acteurs clés : l’Etat, le privé et les partenaires au développement.

Le rôle de l’Etat est central dans le financement de la nouvelle école. Il doit être le premier acteur de l’école. Dans ce cadre, il sera chargé de construire les infrastructures, recruter et former les enseignants compétents et en nombre suffisant, la construction et l’équipement de bibliothèque. Il jouera aussi un rôle important dans l’achat du matériel didactique. Pour appliquer le slogan «l’école pour tous» à travers la gratuité de l’enseignement de base (la maternelle, le primaire et une partie du secondaire), l’Etat doit apporter une subvention aux écoles. Cette subvention doit être planifiée pour ne pas mettre à mal leur bon fonctionnement : une tranche à la rentrée (environ la moitié), une autre au début du second trimestre et la dernière dans le troisième trimestre. L’autre rôle que doit jouer l’Etat dans le financement de l’école, est l’élaboration des plans de financement, de développement et d’investissement afin d’orienter les autres acteurs dans leur intervention.

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En ce qui concerne le privé, il s’agit des entreprises, les petites comme les grandes.  Son apport sera de deux sortes. D’abord, il s’agira de financer la recherche, surtout dans le secondaire et le supérieur puisque les résultats de la recherche leur seront utiles pour accroitre leur performance. Il peut aussi financer l’acquisition des matériels didactiques par des dons. Enfin, il peut contribuer à la construction des salles de classe, à l’acquisition des ordinateurs, des machines des ateliers, l’équipement des bibliothèques et autres. Le deuxième volet du financement des écoles par le privé sera d’accueillir les apprenants comme stagiaires pour assurer la partie immersion professionnelle de leur formation. Il peut également parrainer la formation de certains élèves et étudiants performants pour les recruter à la fin. En finançant l’école, le privé aura un retour sur investissement par le biais de la disponibilité des ressources compétentes dont il aura besoin pour son développement. Il n’aura plus à former leurs employés avant qu’ils ne commencent le travail et être performant.  

Le dernier acteur du financement de l’école concerne les partenaires au développement bilatéraux et multilatéraux. Ils ne joueront qu’un rôle d’appui à l’école. Il s’agira principalement de la formation continue des enseignants, de faciliter les échanges de compétences entre les universités et les écoles, d’aider pour les stages internationaux des étudiants et enseignants, aider à équiper les salles informatiques à travers des partenariats (par exemple avec IBM ou Microsoft), contribuer à l’acquisition de livres pour les bibliothèques, faciliter l’achat des produits de laboratoires et des machines des ateliers. Ils peuvent faire d’autres apports utiles à l’école.

Ainsi, ce nouveau système éducatif financer adéquatement et mis en œuvre méthodiquement contribuera à former une nouvelle élite, compétente, responsable, à même de résoudre les défis qui se posent à notre pays. C’est ce que je crois.

Odilon LOKO
Ingénieur statisticien

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