Changements climatiques : Le Pnud et le gouvernement se donnent la main

Chaque année, la crue du fleuve Niger et de ses affluents et la sécheresse créent d’énormes conséquences sur l’environnement et les activités économiques dans les communes de Malanville et de Karimama. Pour accroître la résilience des populations à ces chocs climatiques, le Pnud a organisé du 11 au 13 août dernier à Malanville, en collaboration avec le gouvernement, un atelier de mise aux normes du  Programme intégré d’adaptation aux changements climatiques par le développement de l’agriculture, du transport fluvial et du tourisme, dans la vallée du Niger au Bénin (Piacc-Dat) afin de lui permettre d’être éligible aux Fonds  vert pour le climat.

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Des hectares de périmètres rizicoles, maraîchers et de cultures vivrières dévastés par les crues du Niger et de ses affluents, des ponts  écroulés devant la force des eaux, des routes bloquées…ces phénomènes naturels sont observés chaque année dans les communes riveraines du fleuve Niger que sont Malanville et Karimama. Celles-ci offrent également un autre tableau calamiteux avec une sécheresse accrue, des cours d’eau asséchés, des bétails assoiffés et affaiblis,  des végétations jaunies et une désertification avancée, surtout dans la commune de Karimama.  En 2013, les dégâts causés par l’inondation ont été évalués à plus de 25 milliards dans les deux communes. Pour renforcer les capacités des communautés agricoles à s’adapter aux changements climatiques dans quatre zones agro-écologiques vulnérables au Bénin, le gouvernement a initié le Programme d’Action National aux fins de l’Adaptation aux changements climatiques (Pana) pour améliorer la résilience aux changements climatiques des populations vulnérables pour la sécurité alimentaire. La première mesure concerne la mise en œuvre du Programme intégré d’adaptation pour la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques sur la production agricole et la sécurité alimentaire au Bénin (PANA1) qui a fait beaucoup d’activités surtout à Tombouctou dans la commune de Malanville. En 2014, pour renforcer cette résilience, le Programme des Nations Unies pour le Développement a aussi initié un programme similaire nommé Programme intégré d’adaptation aux changements climatiques par le développement de l’agriculture, du transport fluvial et du tourisme, dans la vallée du Niger au Bénin (Piacc-Dat). Pour la recherche de son financement auprès du Fonds Vert pour le Climat, un atelier a été organisé du 11 au 13 août 2016 à Malanville et a regroupé toutes les parties prenantes : cadres techniques des ministres du cadre de vie, de l’agriculture, du transport, du tourisme, des élus locaux et représentants des populations des deux communes concernées. L’Objectif de cet atelier est d’actualiser le Piacc-Dat et de le mettre aux normes exigées pour avoir le financement du Fonds vert pour le climat créé l’année dernière à la Cop 21.

Un programme ambitieux

D’un coût estimatif de  80 millions de dollars US, le Piacc-Dat est composé de sept mesures durables en termes de projets. Il s’agit de : La réhabilitation/ construction et la valorisation des retenues d’eau ; le désensablement ciblé du fleuve Niger et de ses affluents ; la lutte contre l’érosion régressive des berges du fleuve Niger par la mise en place des palplanches et la végétalisation des berges ; la construction des digues de protection des cultures contre les inondations ; la gestion du foncier et des conflits potentiels ; la poursuite des mesures de renforcement des capacités des producteurs pour leur adaptation au changement climatique, la valorisation des zones d’intérêt touristique et le développement du transport fluvial dans la vallée du Niger. « Les changements climatiques risquent de compromettre sérieusement le développement si des efforts plus significatifs et plus structurés ne sont pas consentis », avertit M. Siaka Coulibaly, représentant résident du Pnud avant d’inviter les participants à apporter leurs contributions à la réussite de l’atelier. « Nous sommes à une étape importante, qui conditionne l’obtention des financements pour une mise en œuvre réussie des projets et je voudrais nous inviter à y accorder toute l’attention nécessaire », a-t-il indiqué à l’ouverture de cet atelier. Abondant dans le même sens, M. José Tonato, Ministre du Cadre de vie et du Développement durable a invité les participants de cet atelier à une étude approfondie de chaque projet, afin qu’ils soient  conformes aux standards et critères d’éligibilité du Fonds Vert pour le Climat.  M. Inoussa Dandakoe, Maire de Malanville a remercié  le Gouvernement et les partenaires techniques, en particulier les agences du Système des Nations Unies qui œuvrent pour le développement de sa commune et celle de Karimama. Quant à M. Mohamadou Moussou,Préfet de l’Alibori, il a exhorté les participants à une participation active aux travaux.

Tombouctou, l’espoir !

En marge du lancement du processus de mise aux normes du Piacc-Dat, le Ministre du Cadre de vie et le Représentant Résident du Pnud ont effectué une visite de terrain à Toumbouctou. Cette visite leur a permis  de toucher du doigt la réalité du changement climatique dans la commune de Malanville, où des ouvrages de franchissement sont en train de s’écrouler sous l’effet de la pression hydrique. Cette visite a également permis de voir les réalisations du Programme Intégré d’Adaptation pour la lutte contre les effets Néfastes des Changements Climatiques sur la Production Agricole et la Sécurité Alimentaire au Bénin (Pana1), qui ont contribué à renforcer la résilience des populations de Toumboutou.

Dans le domaine de l’agriculture,  3,600 Tonnes de semences de riz à cycle court (IR841) ont été mises à disposition de quatre groupements de 120 producteurs dont 18 femmes sur une emblavure de 15,5 ha de parcelle agricole. Pour contribuer au reboisement du village, 1.625 essences forestières sur une emblavure de 4,5 ha ont été plantées ; 1256 plants forestiers mis à disposition au profit de 60 producteurs sur 15,5 ha de parcelle agricole pour le relèvement du niveau de la matière organique et de la fertilité du sol. Dans le domaine de l’agrométéorologie, Pana 1 a installé un pluviomètre conique à lecture directe type SPIEA, qui permet de suivre la variabilité du climat. Ce pluviomètre est fonctionnel et les relevés pluviométriques se font journellement par un observateur local formé à cet effet. Désormais, sur la base des données relevées, les populations savent le moment approprié pour faire les semis et les récoltes afin d’éviter les inondations. Elles ont bénéficié également d’un magasin pour la conservation et le stockage des semences à cycle court, de matériels agricoles et de forage de 23 puits tubés dont quatre (4) sont munis de dispositif à panneaux solaires pour le pompage de l’eau en vue de l’irrigation des parcelles de cultures maraîchères de contre saison. A l’issue de cette visite, le ministre du cadre de vie José Tonato a dit toute sa joie de voir les populations montrer leurs aptitudes et leurs compétences à s’adapter aux changements climatiques. « Nous avons beaucoup appris et nous allons, dans notre programme d’actions 2016-2021 et notre Pta de l’année prochaine intégrer des leçons concrètes  de ces réalisations que nous allons mettre en œuvre », a-t-il précisé. Siaka Coulibaly a parlé de l’importance de ce projet et de son financement.

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« Il est attendu si toutes  les formalités sont remplies, un financement d’environ 40 milliards de FCfa. Ce financement du Fonds vert permettra de faire un passage à l’échelle nationale du projet Pana1. Nous attendons beaucoup de ce programme. Et les résultats que nous avons enregistrés dans sa mise en œuvre nous permettront d’aller vers d’autres villes pour étendre ce projet. C’est un projet d’approche intégré mais aussi basé sur les populations et l’atelier nous permettra de soumettre ce projet d’ici mi-décembre afin d’espérer le financement pour début 2017 »

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