Bénin : Pascal Wanou désavoue le régime Talon

Porte-parole d’un regroupement d’artistes, de promoteurs culturels et autres acteurs du secteur de la culture qui ont assiégé ce mercredi 24 août 2016 le ministère de l’Economie et des finances pour fustiger le rabattement de 25% le budget du Fonds d’aide à la culture, Pascal Wanou  l’ancien directeur du Fitheb  avait exprimé sa  rage contre le régime du Président Talon. C’était, il y a un mois dans le cadre du dossier spécial 100 jours du Nouveau Départ réalisé par la Nouvelle Tribune. Lisez plutôt.

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« …La deuxième mesure que le régime du nouveau départ a prise et qui de mon point de vue est pour le moins négative et préjudiciable pour le développement du secteur culturel, c’est cette mesure d’abattement de 25%, le budget du Fonds d’aide à la culture. Nous acteurs culturels, ne pouvons pas comprendre ça. Ceci pour la simple raison que, un, le secteur culturel a toujours été jusqu’à présent, le secteur le plus pauvre en matière d’investissement. Le secteur de la culture a toujours été le parent pauvre. Or, il devrait être la locomotive de développement du Bénin. Le secteur de la culture manque cruellement de ressources pour sa propre promotion, son développement et le rayonnement du Bénin à l’extérieur.

L’ancien Président Yayi Boni a eu la vision de remettre le secteur culturel béninois sur les rails. C’est un fonds qui vient en aide à la création. Il est prévu par la loi portant charte culturel du Bénin. La cagnotte du fonds d’aide était de l’ordre de 350 millions quand le Président Yayi Boni est arrivé au pouvoir. Par quel miracle le Président est passé de 350 millions à 1 milliard, à trois milliards puis à cinq milliards cette année.  C’est le fruit d’une volonté politique affirmée. Le  chef de l’Etat a voulu promouvoir véritablement ce secteur. S’il était encore là, je parie que beaucoup d’autres actions étaient prévues. C’est avec lui que nous avons commencé par parler réellement de la construction du théâtre national.  Lorsque les Béninois entendent parler de milliards, ils mettent les mains sur la tête. Mais milliard de francs Cfa, ça ne veut pas dire grande chose pour le développement d’un secteur comme celui-là.

C’est un secteur sensible et c’est un secteur de souveraineté nationale parce qu’il s’agit de patrimoine culturel national. Les cinq milliards sur le budget national de l’Etat béninois, ça représente combien ? Ça ne représente rien du tout. C’est encore ridicule par rapport aux recommandations de l’Unesco en la matière. L’Unesco a recommandé aux Etats de mettre 1% de leurs budgets pour le financement de la culture. Nous en sommes encore loin du 1% et l’on trouve que c’est beaucoup. Je ne peux pas comprendre qu’aussitôt arrivé, ce nouveau régime abatte de 25% soit du quart ce budget du Fonds d’aide à la culture. 25% c’est énorme pour un secteur comme celui-là qui souffre déjà de manque de financement. Ça n’est pas une performance ! L’Etat béninois n’est pas en récession économique. Nous ne sommes pas un Etat en faillite. Même si on veut opter pour le resserrement des dépenses publiques de façon générale, il y a des dépenses incompressibles, des secteurs sensibles auxquels on ne peut pas toucher. Lorsque vous commencez à toucher à des sociaux du développement, vous remettez en cause le développement lui-même. Tout développement qui ne prend pas en compte le volet humain est voué à l’échec. Le Fonds d’aide à la culture est aussi un fonds social ».

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